La politique sanitaire à l’épreuve du réel - La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019

COLLOQUE

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Presque 10 ans après la tenue des états généraux du sanitaire, les rencontres nationales de santé publique vétérinaire ont été l’occasion de mettre en lumière les manquements de la nouvelle organisation sanitaire. La pertinence de l’échelon régional a été particulièrement questionnée.

À entendre quelques-unes des questions posées aux rencontres nationales de santé publique vétérinaire, organisées par l’Adilva et le SNISPV1, qui se sont déroulées à Marseille (Bouches-du-Rhône) les 21 et 22 novembre, les états généraux du sanitaire (EGS) ont laissé comme un goût d’inachevé. Organisés en 2010, les EGS avaient pour objectif de rénover, pour mieux l’améliorer, la politique française de sécurité sanitaire, notamment en donnant plus de poids aux professionnels. Près de 10 ans plus tard, les acteurs publics du sanitaire, réunis pour une table ronde sur les politiques de l’alimentation, ont fait part de leurs inquiétudes et attentes à Bruno Ferreira, directeur général de l’alimentation, invité à participer au débat. Ce dernier a convenu du chemin qu’il restait à parcourir : « Nous disposons des structures inscrites dans la loi, mais le sens que l’on souhaite leur donner n’est pas très clair, en tout cas pas très partagé. » Les Cropsav2 en font partie. « Autant, le conseil national fonctionne… mais au niveau régional, il est difficile de faire vivre les Cropsav, en particulier quand il n’y a pas d’actualités sanitaires », a reconnu le directeur de l’alimentation. Au niveau du secteur professionnel, toutes les structures prévues n’ont pas vu le jour, c’est le cas des associations sanitaires régionales (ASR), qui devaient encadrer les organismes à vocation sanitaire (OVS) et les organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT), et qui ne sont qu’au stade « d’embryons dans certaines régions ».

Régions versus départements

Dans l’esprit des EGS, l’échelon régional était apparu comme un enjeu majeur du sanitaire, l’objectif étant de mettre en place de véritables “pôles régionaux” pour coordonner les actions en matière de surveillance, de prévention et de lutte contre certaines maladies, et de proposer à l’État un schéma régional de couverture des risques en agriculture. Aujourd’hui, le compte n’y est pas, en témoigne les propos d’un chef de service d’une direction départemental...