Jean-François Rousselot : « Ce rendez-vous participe à la cohésion de la profession » - La Semaine Vétérinaire n° 1834 du 13/12/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1834 du 13/12/2019

ENTRETIEN

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Pour le président de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie, la dernière édition du congrès national, qui s’est déroulée du 28 au 30 novembre à Lyon, est une réussite, en témoigne une fréquentation en hausse.

Cette édition 2019 semble avoir attiré beaucoup de monde. Combien y-avait-il de participants ?

Avec 4 505 congressistes et visiteurs, dont 2 637 vétérinaires praticiens, le congrès de Lyon a établi un vrai record en matière d’affluence. La participation est en hausse de 17,4 % par rapport à la précédente édition. Elle a été aussi exceptionnelle pour la partie auxiliaire spécialisé vétérinaire, qui a totalisé 507 participants. L’exposition commerciale comptait, de plus, 142 exposants. C’est un plaisir de voir autant de vétérinaires réunis. Cela montre bien que notre profession est très engagée dans une démarche d’amélioration continue des soins prodigués aux animaux.

Quels étaient vos objectifs pour cette année ?

Notre stratégie est avant tout de permettre aux équipes soignantes d’acquérir et de consolider leurs connaissances, le tout dans de bonnes conditions de confort. Le présentiel reste une composante importante à côté des autres méthodes d’apprentissage. Nous voulons aussi favoriser les rencontres physiques entre congressistes, conférenciers et exposants. Cette année, les bons chiffres de la fréquentation du congrès nous donnent l’assurance que celui-ci a été le cadre de très nombreuses discussions pertinentes et passionnées, qui participent grandement, selon nous, à la cohésion de la profession.

Quels retours avez-vous eu du congrès ?

Nous attendons les résultats des évaluations des congressistes, qu’ils ont la possibilité de faire pour chaque conférence. Nous avons déjà eu, en revanche, de bons retours des conférenciers, tout comme des exposants.

Pour la deuxième fois, l’Afvac organisait les Prix de l’innovation vétérinaire. Y a-t-il eu des changements notables par rapport à l’an dernier ?

Nous avons ajouté une catégorie mais, globalement, le processus est resté le même. Avec ces prix, nous souhaitons là aussi une belle rencontre : celle des praticiens avec les innovations en cours dans le secteur vétérinaire. Ces dernières contribuent activement au développement de la qualité des services que nous proposons.

Quels sont les prochains rendez-vous de l’Afvac ?

Le prochain congrès national aura lieu du 10 au 12 décembre dans le nouveau Palais des congrès de Bordeaux. Le thème choisi est celui de l’hospitalisation. En attendant, l’Afvac participe, pour la deuxième fois et en association avec l’Association vétérinaire équine française (Avef) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), à l’organisation du congrès E-vet, qui se déroulera le 30 janvier prochain à Paris. Sans oublier nos groupes d’études et sections régionales qui organisent, comme à leur habitude, des conférences tout au long de l’année. Le catalogue des formations 2020 est en cours de parution.

LA DÉMARCHE CLINIQUE AU CŒUR DU CONGRÈS

Cette année, la thématique du congrès était celle des examens complémentaires. « L’objectif était de mettre en avant la démarche clinique, dans laquelle doit s’inscrire le vétérinaire pour choisir des examens pertinents, explique Gérard Bartel, président du conseil scientifique du congrès de Lyon. Ces examens complémentaires permettent de corroborer, ou non, des hypothèses diagnostiques, et il convient de bannir leur systématisation, un point qui a d’ailleurs fait l’objet d’une conférence. » Une démarche raisonnée, donc, mise en avant jusque dans l’affiche choisie pour le congrès : un cerveau, celui du praticien. Si notre confrère souligne que « les 250 conférences étaient toutes aussi importantes les unes que les autres » et que cette année n’aura pas été synonyme de grandes nouveautés médicales, il cite quelques points clés à retenir. Parmi eux, la radiographie est un examen pertinent pour explorer le système digestif des petits herbivores et différencier l’occlusion intestinale du ralentissement du transit. L’analyse des lactates est un bon facteur pour juger de la gravité d’un animal en état de choc. Le scanner est indiqué en première intention lors d’une suspicion de tumeur des cavités nasales. L’échographie Fast (focused abdominal sonography for trauma), thoracique et abdominale, est utile dans un contexte d’urgence, notamment pour exclure la présence d’épanchements. Les bilans biologiques peuvent servir à établir des références individuelles chez les animaux jeunes. Enfin, la diméthylarginine symétrique (SDMA) permet un diagnostic plus précoce de la maladie rénale chronique chez le chat, jusqu’à 17 mois plus tôt que l’augmentation de la créatinine. Pour aller plus loin, les vidéos des conférences seront disponibles d’ici quelques mois sur le site de l’Afvac.