ASSOCIATION
COMMUNAUTÉ VÉTÉRINAIRE
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Unique en son genre, la jeune association équipe de secours animalier en montagne a été créée pour venir en aide aux animaux en difficulté en zone montagneuse. Fière de son succès, elle souhaite s’agrandir et lance un appel aux vétérinaires.
Hugo Jeannet, étudiant en 5e année à VetAgro Sup, est le vice-président d’une nouvelle association de secours animalier en montagne. C’est la première du genre en France et elle est déjà fortement mobilisée. Le point sur ses missions.
Hugo Jeannet : Avec trois amis, nous avons eu l’idée de créer l’équipe de secours animalier en montagne (Esam) en novembre 2019, pour répondre à une demande à laquelle aucune solution officielle n’est actuellement apportée. Par exemple, en Isère, par décision du préfet, les pompiers ne peuvent pas secourir les animaux en zone de montagne, et les pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) n’ont pas de connaissances en secours animalier. Ainsi, la préfecture est informée que notre but n’est pas de remplacer un service déjà existant, mais de pallier le manque de service public dans ce domaine. Les statuts de notre association précisent que nous intervenons bénévolement pour tous les animaux en situation périlleuse en moyenne et haute montagne.
En à peine deux mois d’activité en Isère, en Savoie et en Haute-Savoie, nous sommes intervenus huit fois, pour secourir 14 animaux domestiques. Deux secouristes, membres de notre bureau, nous aident dans nos missions et apportent leurs compétences techniques pour les secours sur corde. L’équipe commence à être connue et la création d’antennes dans d’autres départements est à l’étude, notamment dans les Hautes-Alpes, la Drôme et le Jura. Les appels se multiplient, et nous allons réaliser un recrutement parmi les candidats secouristes. La Société protectrice des animaux (SPA) du Dauphiné nous a aidés pour l’achat de matériel, mais devant l’ampleur de la demande, nous sommes en train de monter des dossiers de subventions pour être soutenus par des sponsors.
L’équipe est bénévole. Les pompiers ou le PGHM nous transfèrent les appels de personnes dont l’animal s’est embarré, et nous diposons également d’un numéro direct. Jusqu’à présent, les animaux secourus étaient pour une moitié des chiens et pour l’autre des chèvres, coincés sur une falaise, dans un ravin ou dans la neige. Nous sommes intervenus deux fois en hélicoptère privé : la première avec un PGHM pour des chèvres, sur demande de la mairie, la seconde pour trois chiens de chasse, sur demande de leur propriétaire. Dans ces cas-là, les hélicoptères sont financés par les mairies ou les propriétaires. S’ils ont besoin de soins, les animaux sont ensuite dirigés vers leur vétérinaire habituel ou la SPA s’ils ne sont pas identifiés.
Le but serait de créer une équipe de secouristes ou de cordistes dans tous les départements concernés par le secours en montagne, et d’intégrer un vétérinaire dans chacune d’elles. Ce dernier devra être formé pour intervenir sur corde ou être hélitreuillé. De mon côté, lorsque j’aurai soutenu ma thèse, je pourrai flécher des chèvres qui fuient ou sédater un chien trop stressé pour être hélitreuillé, par exemple. C’est le rôle qui sera attendu du vétérinaire, notamment, en plus de l’évaluation de l’état général de l’animal secouru ou de premiers soins in situ. Les confrères et consœurs ne doivent pas hésiter à nous contacter s’ils sont intéressés !
Renseignements : esam.secours@gmail.com, www.facebook.com/ESAM38.