FILM
COMMUNAUTÉ VÉTÉRINAIRE
Auteur(s) : MICHEL BERTROU
Premier succès de Jack London en 1903, L’Appel de la forêt se déroule durant la ruée vers l’or du Klondike (Alaska) à laquelle l’écrivain américain avait lui-même participé et où il avait pu constater combien les animaux étaient maltraités. Centré sur la figure de Buck, un grand chien domestique, croisé saint-bernard et colley, enlevé au Sud pour être revendu au Nord où, utilisé comme chien de traîneau et confronté à toutes sortes d’épreuves, il devra âprement lutter pour survivre et trouver sa place au sein du monde sauvage, l’édifiant récit d’apprentissage et de quête de liberté, allégorie également du retour aux origines, fut plusieurs fois adapté au cinéma. Cette nouvelle version a l’intérêt de suivre l’intégralité du roman et d’adopter le point de vue du chien. Après Clark Gable et Charlton Heston, c’est Harrison Ford qui interprète le rôle de John Thornton, dernier maître de Buck, qui, par sa bienveillance, rachète l’humanité à ses yeux. Visuellement, le film opte pour un réalisme hybride, associant aux décors et aux acteurs réels des animaux créés numériquement à partir d’authentiques modèles soigneusement scannés. Sans préjuger de la qualité du résultat, le fait que, durant le tournage, le rôle de Buck ait été confié à un acteur (Terry Notary) à qui on a demandé de simuler toute la palette de la gestuelle canine, jusqu’aux attaques et aux sauts, trahit malicieusement l’anthropocentrisme qui anime encore nos grandes représentations populaires de la réalité animale.
L’Appel de la forêt de Chris Sanders, avec Harrison Ford, Omar Sy, Dan Stevens, Karen Gillian, états-Unis, 1 h 40, sortie le 19 février.