Le buveur de vent

Originaire d’Afrique du Nord le cheval barbe a traversé les millénaires. S’il reste la monture emblématique des berbères, fut celle, idéale, des razzias arabes et connut un rayonnement remarquable, quand convoité par toutes les cours d’Europe, il y fut importé pour améliorer voire inspirer de nombreuses races telle que l’andalou, le lusitanien ou le pur-sang anglais, le barbe mérite aujourd’hui d’être mieux connu et reconnu pour ce qu’il est : un cheval de sang aussi remarquable que l’arabe, à la fois noble et rustique, petit et fin, rapide et endurant. Car la colonisation française en Algérie puis, plus tard, l’essor au Maghreb de la folklorisation (avec la fantasia privilégiant des chevaux plus grands et massifs) contribuèrent à le discréditer et à le dénaturer. Il fallait toute la passion et l’érudition de notre confrère franco-marocain Yassine Jamali pour réhabiliter ce cheval et nous en retracer l’histoire complexe dans ce petit livre qui non seulement nous aide à comprendre tout ce que le monde équestre lui doit, mais plaide vigoureusement pour que ses belles qualités originales soient mieux distinguées et promues.

Le Cheval barbe de Yassine Jamali, Actes Sud (collection “Arts équestres”), 10 x 19 cm, 272 pages, 23 €.