FORMATION CONTINUE VÉTÉRINAIRE
ANALYSE
Auteur(s) : SERGE TROUILLET
Rendue officiellement obligatoire par le Code de déontologie de 2015, la formation continue vétérinaire, quantifiée en crédits, répond à des exigences différentes suivant l’établissement de soins. Le point avec Éric Guaguère, président du Comité de la formation continue vétérinaire.
Éric Guaguère : La formation continue réalisée par chaque vétérinaire en activité dans un établissement de soins est quantifiée sous forme de crédits de formation continue (CFC), exprimés en ECTS (European Credit Transfer System), les CFCECTS : 1 CFCECTS équivaut à 20 heures d’activité de formation. Le nombre de CFCECTS est égal au nombre d’heures effectives de formation, auxquelles sont appliqués des coefficients multiplicateurs tenant compte des modalités d’apprentissage – exposé, démonstration, travaux dirigés, travaux pratiques, ainsi que des modalités de contrôle – attestation de suivi de formation, attestation de succès au contrôle des connaissances, diplômes divers, le tout divisé par 20.
Pour les cabinets vétérinaires, les cabinets vétérinaires médico-chirurgicaux, les cliniques vétérinaires, un minimum de 5 CFCECTS de formation continue est préconisé sur une période de cinq ans. Pour les centres de vétérinaires spécialistes, les centres hospitaliers vétérinaires, un minimum de 10 CFCECTS de formation continue est préconisé sur une période de cinq ans.
Tout praticien en exercice tient à jour un dossier individuel de formation dans lequel il compile les éléments attestant qu’il remplit ses obligations de formation continue (attestations de suivi de formations, liste des articles rédigés et des conférences animées, etc.). Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires met également sur son site internet, à disposition de chacun des vétérinaires inscrits au tableau, un dossier électronique de formation.
À ce jour, aucune vérification du cumul de crédits de formation n’est faite, la formation continue du vétérinaire en exercice dans un établissement de soins est sous la responsabilité de celui-ci. Toutefois, depuis la réforme de l’Ordre de 2017, la chambre de discipline peut imposer, en plus d’une sanction disciplinaire, une obligation de formation, si elle constate une insuffisance professionnelle de la part du prévenu.
À l’instar des obligations du vétérinaire praticien, les organismes de formation continue sont soumis à un cahier des charges pour être agréés. C’est le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV) qui est en charge de délivrer l’agrément, quand le Comité de la formation continue vétérinaire (CFCV) doit vérifier en amont la qualité et l’indépendance du message scientifique. « Lors de notre expertise technique, nous sommes très vigilants sur l’ingénierie pédagogique et sur la formation scientifique et pédagogique des intervenants, explique Éric Guaguère. Pour la question de l’indépendance scientifique, les experts désignés par le CFCV examinent les modes et sources de financement de l’organisme de formation. De plus, l’organisme signe obligatoirement une charte de qualité des organismes de formation, ainsi qu’un document de règles de bonnes pratiques concernant ses relations avec ses partenaires commerciaux. » À ce jour, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV) attribue un agrément aux organismes de formation, non aux formations proposées.