« NOUS N’ENVISAGEONS PAS DE RISQUE DE PÉNURIE » - La Semaine Vétérinaire n° 1851 du 24/04/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1851 du 24/04/2020

PET FOODS

FAIRE FRONT AU COVID-19

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL

Collaboration avec ses autorités de tutelles, sensibilisation des propriétaires d’animaux de compagnie, la Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et autres animaux familiers (Facco), a anticipé les effets de la crise sanitaire actuelle. Son président, Christophe Carlier (L 97), revient sur la mobilisation de ce secteur.

Quels ont été vos réflexes pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19 ?

En observant la situation des pays voisins, nous avons été capables d’anticiper les impacts de la crise sanitaire sur notre secteur. Peu de temps avant le début du confinement, nous avons très rapidement mis en place une cellule de vigilance, en contact avec nos autorités de tutelle, pour nous assurer que notre industrie soit reconnue comme un secteur essentiel. Il n’est pas imaginable pour nous que des propriétaires soient amenés à abandonner leurs animaux, faute de pouvoir les nourrir. Une pénurie d’aliments habituels aurait aussi pu pousser les propriétaires à se tourner vers une alimentation ménagère. Cette tendance aurait potentiellement pu limiter les sources de viandes et autres protéines destinées à la consommation humaine. Aussi, il ne faut pas oublier que nous jouons un rôle fondamental dans le traitement des coproduits de l’alimentation humaine. Notre objectif était clair : garantir la continuité de notre activité. Pour garantir le maintien de services et du soin au travers d’aliments thérapeutiques, nous avons notamment échangé avec l’Ordre des vétérinaires afin de nous assurer que les circuits de distribution sont toujours respectés.

Votre activité a-t-elle été impactée ?

Nous avons constaté un ralentissement sur nos chaînes de production, lié à l’absentéisme, mais cela varie en fonction des régions et des types de structures. Les règles de quarantaine et le droit de retrait peuvent notamment expliquer cette situation. Nous avons aussi observé des difficultés liées au transport de nos produits. Les conditions de travail des transporteurs, très impactées par la crise, en sont à l’origine. Concernant l’approvisionnement en matières premières, nous restons sereins. Notre industrie utilise très majoritairement des matières premières d’origine européenne (68 % de France et 99 % d’Europe). Au début de la crise sanitaire, nous avons tout de même pu observer quelques tensions d’approvisionnement de certaines matières premières qui provenaient exclusivement de Chine ou d’Inde. Mais cela n’a pas entraîné de pénurie, car ces produits ne présentent pas un risque majeur pour l’ensemble de notre industrie. Tant que l’activité humaine continue, nous n’envisageons pas de risque de pénurie. L’industrie du pet food continue de fonctionner dans tous les pays européens.

Vos membres contribuent-ils à l’effort national de lutte contre le Covid-19 ?

Nos membres se sont très vite adaptés pour protéger la santé de leurs 7 000 salariés directs sur le territoire français, de leurs fournisseurs qui leur livrent les matières premières et de leurs clients. Mais aussi pour limiter la propagation du virus. Ils veillent à ce que les gestes barrières et la distanciation sociale soient respectés au sein de leurs entreprises. Ils ont aussi proposé le télétravail pour tous les postes dont le profil le permettait. Par ailleurs, des dons de gels hydroalcooliques, de masques et de gants ont été faits à des hôpitaux et à des Ehpad1. Comme toute autre industrie, nos membres jouent un rôle essentiel au sein du maillage territorial. Ces actions démontrent que nous avons des contacts très privilégiés avec les populations locales de nos sites de production. Les entreprises du pet food ont également versé l’équivalent de 1 million d’euros de dons à des refuges et à des associations. Enfin, nous sensibilisons les propriétaires notamment sur l’absence de risque de transmission du Covid-19 entre l’homme et l’animal et inversement, mais aussi sur la salubrité de nos produits.

1. Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.