HÉPATITE E
PRATIQUE MIXTE
FORMATION
Auteur(s) : TANIT HALFON
Article rédigé d’après une présentation faite aux 51es journées nationales de la recherche porcine à Paris, les 5 et 6 février 2019. M. Salines et coll. (51, 253-258).
L’épidémiologie du virus de l’hépatite E (VHE), une zoonose alimentaire dont le porc domestique est un réservoir, est mal connue. Une étude s’est intéressée aux conditions de discusion et de persistance du VHE au sein des élevages naisseur-engraisseur, soumis au risque de coinfection1. Un modèle mathématique de dynamique de population a été utilisé. Outre l’étude de la circulation virale, une évaluation de l’impact du type de conduite en bande et des stratégies de contrôle du virus a aussi été réalisée. Le modèle a la particularité de représenter la cocirculation du VHE et d’un virus immunomudulateur (IMV) qui modifi e les caractéristiques de transmission du VHE. Les simulations révèlent que les élevages conduits en 20 bandes sont plus à risque : la persistance virale à cinq ans post exposition est 1,6 fois plus probable. De plus, la prévalence virale à l’abattage est en moyenne 1,3 fois plus élevée avec ce type de conduite d’élevage par rapport à un élevage en sept bandes. En outre, le type de logement des truies infl uence la dynamique de circulation du virus : la prévalence et la persistance sont réduites avec des groupes de petits effectifs (six truies par case). De la même manière, restreindre les adoptions permet de limiter la circulation du virus à un faible nombre de portées et donc de diminuer le risque de diffusion et de persistance virale. De plus, une taille réduite des groupes en postsevrage abaisse la prévalence à l’abattage. Enfi n, vacciner les truies contre l’IMV minimise le risque d’hépatite E : dans un élevage vacciné en sept bandes, on obtient une prévalence à l’abattage 1,7 fois moins élevée et une persistance à 5 ans 1,8 fois moins fréquente. Pour les auteurs, le type de logement et la gestion sanitaire apparaissent comme des leviers majeurs pour maîtriser la maladie. Des études restent nécessaires pour évaluer l’efficacité d’autres mesures, afi n d’élaborer une politique sanitaire globale et exhaustive de lutte contre la maladie.
1. De précédentes études avaient montré qu’une coinfection avec le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) amenait à une infection chronique par le VHE, en conditions expérimentale et naturelle