GARDE DES ENFANTS : QUELLE FORMULE ADOPTER DURANT LE CONFINEMENT ? - La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020

EXPRESSION

LA QUESTION EN DÉBAT

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

Dans une France confinée, les nombreux vétérinaires qui sont aussi des parents doivent s’organiser de différentes manières pour garder leurs enfants : surveillance parentale alternée, télétravail, arrêt de travail dans le cadre du dispositif exceptionnel prévu par l’État.

LE BIEN-ÊTRE FAMILIAL : UNE PRIORITÉ

JULIEN HERLA (L 08)

Praticien rural du groupe G3vet, à Guémené-Penfao (Loire-Atlantique)

En ces temps de confinement, nous tournons à 2 ou 3 praticiens par jour, contre 6 à 7 en temps normal, et 3 ASV au lieu de 9. Certains collaborateurs ont eu la possibilité de bénéficier du régime “garde d’enfants” : c’est le cas de 4 mamans de notre groupe G3vet, où je suis vétérinaire associé. Pour les autres familles comprenant des enfants en bas âge, nous avons toujours pu trouver une solution afin que les enfants soient gardés et que leur apprentissage scolaire soit assuré. Aucune personne n’a dû faire appel à un service extérieur pour ce faire. Le bien-être familial et social de nos collaborateurs est pour nous une priorité. Comme les acteurs de notre groupe ne sont pas tous concernés par la présence d’enfants, d’autres concepts d’absence ont également été mis en place, dont le chômage partiel. Ceci, afin de coller au mieux à la réalité des services que nous sommes encore autorisés à prodiguer, en adéquation avec une demande en forte baisse bien évidemment, tout en optimisant la santé de notre personnel.

UNE GARDE ALTERNÉE ENTRE LES DEUX PARENTS

SOPHIE LATAPIE (A 07)

Praticienne mixte à Confolens (Charente)

Avec mon conjoint éleveur, nous alternons la garde parentale pour nos deux enfants (1 et 3 ans). Je m’occupe de nouveau des enfants entre midi et 14 heures, puis à mon retour, vers 17 h 30. Á la clinique, nous avons en effet un peu réduit nos horaires, mais avec mes deux autres associés, qui sont aussi papas, nous continuons tous les trois à travailler. En revanche, nos deux salariées mamans sont en chômage partiel. On essaie d’adopter la meilleure organisation possible pour tout le monde, en cette période de confinement… Personnellement, je ne voulais pas m’arrêter pour garde d’enfants pour une semaine ou deux d’affilée. J’y aurais davantage réfléchi si j’avais pu m’arrêter seulement deux jours par semaine, mais ce n’est pas une option possible. Sans compter que l’indemnité financière accordée est trop faible. Le seul point vraiment positif, c’est que mes enfants se sentent un peu comme en grandes vacances ! Ils ont du mal à comprendre pourquoi on ne va pas à la piscine, ni pourquoi on n’a pas encore rendu les livres à la bibliothèque.

POUR MON CONJOINT, C’EST TÉLÉTRAVAIL ET GARDE !

CHARLOTTE FIRIDOLFI (N 11)

Praticienne en équine à Avrillé (Maine-et-Loire)

Mon conjoint travaillant à son compte dans l’immobilier, il télétravaille en partie à la maison, surtout quand notre bout de chou de 18 mois fait la sieste ou lorsqu’elle joue toute seule ! Je prends la relève entre deux jours et demi et trois jours chaque semaine, puisque, avec les deux autres vétérinaires de la clinique, nous sommes évidemment contraints à moins travailler. Nous disposons d’un logiciel de suivi de clientèle sur tablette, mais les visites à domicile sont très réduites. Nous avons aussi choisi cette garde alternée parentale pour limiter les contacts et mieux assurer la sécurité de tout le monde. Aujourd’hui, les seuls frais que nous avons donc en moins, ce sont les baby-sitters et la micro-crèche. Cette dernière est fermée, mais le personnel nous a envoyé quelques idées d’activité avec des fiches. Du coup, avec ma fille, par beau temps, on joue dehors, on fait de la peinture… J’ai aussi organisé un parcours de motricité. En bref, on essaie de tirer ce qui est positif de cette situation de confinement, même si les visites en direct des papis et mamies manquent à notre enfant.