ÉCOLES VÉTÉRINAIRES
FAIRE FRONT AU COVID-19
Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE
Confinement oblige, les cours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre dans les écoles nationales vétérinaires. Les ressources numériques sont dès lors privilégiées, que ce soit les outils existants ou les nouvelles initiatives.
Dès le début du confi nement, les équipes pédagogiques se sont mobilisées pour produire des activités distancielles, asynchrones et synchrones », indique Matthieu Crapart, responsable communication d’Oniris, à Nantes (Loire-Atlantique). Ainsi, en parallèle de la réorganisation de la majeure partie des activités cliniques au sein des hôpitaux des écoles, le corps enseignant a dû s’adapter. Le travail des étudiants et des enseignants se poursuit via les plateformes numériques qui, pour bon nombre d’entre elles, existaient déjà (cours en ligne, vidéos, fi lms pédagogiques, évaluations, etc.). « Cette période de confi nement nous permet de progresser plus rapidement pour la mise à disposition d’outils numériques complets et performants », indique Henry Chateau, directeur des formations à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA). Les enseignements se font à la fois de manière "synchrone" dans le cadre de classes virtuelles qui réunissent en direct les étudiants et leur professeur, qui peuvent communiquer par tchat, mais aussi de façon "asynchrone" sur la plateforme Moodle, afi n que chaque étudiant puisse avoir accès aux enseignements enregistrés en cas de mauvaise connexion internet.
« Même si ce n’est pas la panacée et qu’il y a des limites à ce type d’enseignement, reconnaît Henry Chateau, ce système fonctionne plutôt bien et nous avons de bons retours à la fois des étudiants, qui sont présents et impliqués, mais aussi des enseignants, qui innovent. » Ainsi, par exemple, dans le service de soins intensifs de l’ENVA les chargés de clinique ont mis en place des rondes cliniques virtuelles, tous les jours à 14 heures, pour présenter aux étudiants les diff érents cas cliniques des animaux hospitalisés dans le service. « Ces rondes cliniques ont eu un succès tel qu’elles sont visualisées par les étudiants des quatre écoles nationales vétérinaires françaises, ainsi que ceux de la faculté de médecine vétérinaire de Liège (Belgique). Aujourd’hui, plus de 250 étudiants y sont inscrits, ce qui pose même des soucis de connexion », ajoute Henry Chateau. Audelà des démarches du corps enseignant, les membres du comité pédagogiques tentent aussi d’améliorer les outils de formation à l’instar du groupe d’appui aux usages de la pédagogie par le numérique, constitué de trois ingénieurs pédagogiques de l’école, mais aussi des agents du service des usages numériques, qui a été créé à Oniris.
Cependant, la limite de ce système d’enseignement à distance reste la pratique. En effet, comme le souligne le directeur des formations d’Alfort, même si les enseignants exposent aux étudiants des cas pratiques réels dont ils détaillent la démarche clinique complète, ces derniers ne peuvent acquérir pour autant les gestes techniques. Même les modalités des examens doivent s’adapter. Bien que pour le moment les écoles vétérinaires poursuivent le contrôle continu sous forme d’interrogations en ligne en temps limité, en ce qui concerne l’examen fi nal, il reste des incertitudes. « Ce n’est encore qu’une hypothèse, indique Henri Chateau, mais nous commençons à nous préparer au fait que les écoles pourraient ne pas réouvrir avant la rentrée scolaire de septembre. C’est pourquoi, nous envisageons différentes possibilités comme un contrôle en ligne ou l’organisation d’épreuves orales à distance avec chaque étudiant. »