PEU DE VÉTÉRINAIRES APPELÉS EN RENFORT - La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020

RÉSERVE SANITAIRE

FAIRE FRONT AU COVID-19

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

D’après les premiers chiffres récoltés, seul un très faible pourcentage de vétérinaires semble jusqu’à présent avoir été mobilisé par des hôpitaux ou d’autres établissements médico-sociaux pour aider dans la lutte contre la pandémie.

Les quelque 5 000 vétérinaires qui se sont portés volontaires auprès de l’Ordre pour prêter main-forte sur le front du Covid-19 sont parfois déçus, parce qu’ils n’ont, pour l’heure, pas encore été appelés à aider dans la lutte contre la pandémie. Et ce, pour diverses raisons. Tout d’abord, parce que les hôpitaux débordés ont d’abord contacté en première intention des sociétés comme l’Agence d’emploi des métiers de la santé (Agems), dont les 5 000 intérimaires (aides-soignants, infi rmières, infi rmières anesthésites, etc.) avaient l’immense avantage de déjà connaître, pour la plupart, les services et le matériel employé. Par exemple, au plus fort de la crise en Île-de-France, ce sont plus de 200 soignants d’Agems par jour qui ont été mis à la disposition des établissements de santé de ladite région.

Les professionnels de santé humaine mobilisés

Par ailleurs - et force est de s’en réjouir ! -, les demandes des autorités sanitaires et des divers Ordres professionnels appelant à rejoindre les rangs de la réserve sanitaire ont remporté un immense succès. En effet, d’après les chi res de Santé publique France, depuis le 26 janvier, il y a eu un affux d’engagement, avec une inscription de plus de 19 000 nouveaux professionnels de santé (ce qui monte le total à 40 000 inscrits). Parmi eux, des médecins, des infi rmiers, des masseurs-kinésithérapeutes, des chirurgiens-dentistes, des secrétaires médicaux… Ensuite, logiquement, ce sont les profi ls en santé humaine suivants qui sont le plus demandés sur le terrain : urgentistes et anesthésistes-réanimateurs, médecins généralistes et aidessoignants, infi rmiers avec compétence en réanimation ou avec expérience en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Fort peu d’appelés vétérinaires

Au vu de la situation évoquée ci-dessus, conséquemment, à la mi-avril, aucun vétérinaire n’avait donc été mobilisé dans le cadre de cette réserve sanitaire. Mais, en parallèle, il s’est également mis en place sur certains territoires quelques circuits plus courts de “recrutement”, qui permettent à des hôpitaux ou à des plateformes d’agences régionales de santé (ARS) de contractualiser directement avec des professionnels disponibles dans leur département ou leur région. Donc, pour réellement connaître les chi res, il faudrait pouvoir croiser toutes ces données… Résultat : probablement quelques rares vétérinaires volontaires ont déjà été sollicités, mais il est impossible d’en connaître le nombre exact.

Un exemple en Auvergne-Rhône-Alpes

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a, de son côté, obtenu une liste de 252 praticiens et étudiants vétérinaires. Elle leur a adressé une demande de confi rmation de volontariat et elle avait reçu en retour, à la date du 24 avril, 98 réponses, dont 85 positives. Vers la fi n avril, 18 vétérinaires avaient été contactés par deux établissements de santé médico-sociaux. L’ARS a en effet estimé que praticiens et étudiants vétérinaires pouvaient s’intégrer directement dans lesdits établissements. Pour quelles tâches ? Pour aider au bionettoyage des locaux. Ou bien pour assister les Ehpad dans l’organisation de services d’accompagnement et d’animation, puisque, juge l’ARS, les vétérinaires sont déjà formés notamment aux gestes barrière et à la distanciation sociale. Des activités souvent assorties d’opérations de nettoyage spécifi ques comme celui des téléphones et des ordinateurs, avant et après utilisation, si l’on aide une personne âgée dépendante à communiquer avec sa famille.