COMMENT ABORDER LE CHAT EN CONSULTATION VÉTÉRINAIRE - La Semaine Vétérinaire n° 1858 du 12/06/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1858 du 12/06/2020

PRATIQUE PET FRIENDLY

PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC

FORMATION

Auteur(s) : JADE LARDENOIS1*, CAROLINE GILBERT2**

Laisser un chat sortir spontanément de sa caisse de transport est une pratique à adopter, tout en restant attentif à sa posture et à ses expressions faciales. Pour les individus très stressés ou agressifs, disposer d’une caisse qui s’ouvre en deux facilite la conduite de l’examen clinique.

Les chats sont des animaux qui changent rapidement d’état émotionnel face aux stimuli extérieurs et aux postures des humains. Il est donc important de les aborder en leur laissant le temps de s’adapter à leur environnement, afin de limiter leur stress et les risques d’agression (griffures, morsures) en consultation. La première interaction avec un chat ne doit jamais être forcée.

Le chat doit sortir spontanément de sa caisse

Une fois la cage de transport posée sur la table de consultation, il convient de l’ouvrir et de laisser sortir le chat par lui-même. La plupart d’entre eux, s’ils ne sont pas sollicités, vont s’extraire spontanément de leur caisse de transport en quelques minutes. Recueillir les commémoratifs ou le motif de la consultation doit se faire sans solliciter l’animal.

En parallèle, il est nécessaire de surveiller son état émotionnel. Un état émotionnel positif se voit à une posture détendue, à une exploration olfactive, visuelle, à des oreilles en avant et à une queue dressée. Au contraire, un chat dans un état émotionnel négatif peut présenter des manifestations de peur (se cache, fuit, posture ramassée, oreilles très en arrière) ou de stress (oreilles sur le côté ou en arrière, mydriase, léchage de truffe, halètement, posture figée). Des oreilles sur le côté, une posture tendue, des battements de queue, un regard fixe et une piloérection correspondent aux signes d’agression.

Le chat établit le premier contact

Lorsque le chat est sorti, s’il est en demande d’interaction, il convient de le laisser établir le premier contact. Un abord de côté, plutôt que de face, est à privilégier. Il est possible de répondre à ses sollicitations, via des caresses, des friandises ou un jeu, tout en commençant un examen clinique avec très peu de contention. Une fois un contact établi, lui donner des caresses sous le menton et sur le côté, plutôt que sur le dos, souvent mal toléré par les chats.

Pour les individus qui ne sortent pas spontanément, les motiver avec une friandise, associée à des paroles douces avec une voix aiguë. Faire participer le propriétaire est aussi conseillé, en lui demandant de l’appeler ou de l’inciter à sortir avec un jeu type plumeau. Dans tous les cas, il convient d’observer ses expressions faciales et sa posture dans la cage.

S’aider d’un matériel adapté

Une cage de transport que l’on peut ouvrir en deux est à conseiller aux propriétaires. Si le chat ne sort pas spontanément, cela permet d’avoir un accès à l’animal directement en ouvrant le haut de la cage, afin de procéder à un examen clinique tout en conservant la partie inférieure de la boîte. L’objectif est bien de ne pas forcer l’animal à sortir, mais si besoin, il est recommandé d’utiliser une serviette pour le faire.

Pour un chat agressif, privilégier une serviette pour la contention dès l’ouverture de la caisse. Réaliser une sédation par voie intramusculaire si des examens complémentaires sont nécessaires.

1. A 2018. Article tiré de sa thèse : « Développement de supports pédagogiques respectueux du bien-être animal pour l’apprentissage de l’abord et de la contention du chien et du chat » (ENVA, 2019).

2. Professeure en éthologie fondamentale et appliquée à l’ENVA.

LES POINTS FORTS À RETENIR

- Observer l’état émotionnel de l’animal.

- Ne pas le forcer à sortir de sa caisse.