VIROLOGIE
PRATIQUE MIXTE
FORMATION
Auteur(s) : ANNE COUROUCÉ
Après avoir abordé de façon détaillée les herpèsvirus équins de type 1 (synthèse encadré), voici un zoom sur les types 2 et 5.
Les herpèsvirus EHV-2 et 5 semblent avoir une distribution globale dans le monde. L’infection primaire se fait par voie respiratoire, majoritairement sans signes cliniques associés et à partir de 6 mois. Ces virus ont un tropisme pour les lymphocytes et peuvent entrer en latence. Les manifestations cliniques pouvant avoir lieu chez les poulains avec EHV-2 sont une pharyngite et une kératoconjonctivite. Pour EHV-5, chez l’adulte, ce virus a été associé avec la fibrose pulmonaire multinodulaire (EMPF). Néanmoins, son rôle dans la pathogénie de cette maladie demeure non connu. La prévalence d’EHV-2 et 5 est d’environ 50 % sur 7 632 cas présentés pour affection respiratoire, avec notamment 32 % des chevaux présentant une coinfection. EHV-2 et 5 sont également présents dans la muqueuse gastrique, mais ne semblent pas associés avec le développement d’ulcères gastriques. De nouveaux outils de polymerase chain reaction (PCR) et des modèles in vitro ont été développés, de même que des modèles préliminaires in vivo, afin d’améliorer la connaissance de ces virus et de leur pathogénie.
Article rédigé d’après :
- Kydd J. H., Lunn D. P. et Osterrieder K. Report on the fourth International Havemeyer Workshop on equid herpesviruses (EHV) EHV-1, EHV-2 and EHV-5. Equine Vet. J. 2019;51(5):565-568.
- le workshop qui s’est tenu à Beaufort en Caroline du Nord (États-Unis), en octobre 2018.
- Il y a une augmentation du nombre de modèles in vitro d’EHV-1 d’infection respiratoire et circulatoire couplé avec des techniques d’imagerie permettant d’améliorer la compréhension de la pathogénie :
• nouveautés sur la façon dont l’infection à EHV-1 est associée avec les Peripheral Blood Mononuclear cells (PMBC). Ces virions sont protégés des anticorps neutralisants ;
• l’infection par EHV-1 des cellules endothéliales a des effets locaux sur la thrombose et la fonction plaquettaire, impactant la pathogénie.
- Des modèles in vivo d’infection par EHV-1 sont des outils importants pour démontrer l’impact des gènes viraux sur la virulence et la réponse de l’hôte.
- L’immunité protectrice peut être prédite et quantifiée en utilisant la réponse à des cytokines intranasales et à des immunoglobulines G (IgG), cela apportant des alternatives potentielles à des essais sur les lymphocytes T cytotoxiques.
- L’infection à EHV-1 peut être trouvée au moins 70 jours après l’infection dans un certain nombre de tissus comme la moelle épinière et les yeux, mais également dans les testicules, sachant que l’impact de ces découvertes requiert d’autres études.