MANAGEMENT
ENTREPRISE
Auteur(s) : CHRISTELLE FOURNEL
Toute entreprise vétérinaire est susceptible d’embaucher une personnalité difficile, voire toxique. Chaque situation nécessite une attitude managériale particulière et spécifique.
Il existe deux grands types de personnalité : l’individu sain (ou névrotique) et l’individu malade (ou psychotique). Une personnalité difficile a un profil de névroses déséquilibré. L’employeur doit alors adopter une attitude visant à rassurer le salarié. En revanche, si la personnalité souffre de psychose sociale, il convient de s’en séparer sans tarder.
Nous avons tous des névroses, émergence de notre inconscient. Un individu normal, dit équilibré, est hystérique 70 % du temps, obsessionnel à 10 %, et phobique à 20 % du temps. Chez la personne dite « difficile », l’une des trois névroses principales se trouve hypertrophiée.
Bien souvent, l’angoisse fait le lit de ces perturbations comportementales. En tant que manager, il faut savoir rassurer.
L’individu hystérique régule sa relation aux autres par le comportement qu’il expose : arriver en retard en permanence par exemple. En entreprise, la personne hystérique - c’est le cas de 98 % des employés difficiles - invente ou « fait des histoires », que cela plaise ou non. Il faut pouvoir poser des limites, mettre de la distance, imposer une séparation entre la sphère personnelle et la sphère professionnelle, et lui montrer de la reconnaissance.
L’individu obsessionnel se montre très rigoureux, réservé, rangé, radin, rationnel, trop sérieux. Salarié en entreprise, il constitue un atout précieux. Il tient à prendre la bonne décision, contrôle le travail des autres, quitte à donner l’impression de les harceler. De fait, il est préférable de l’occuper en permanence, tout en évitant de lui donner des responsabilités managériales.
La personnalité phobique exprime anxiété et pessimisme. Hypochondriaque, elle est souvent en arrêt maladie et parfois limitée dans sa vie sociale. Elle imagine le pire et toute nouvelle idée est vouée à l’échec. En cas d’opposition, on peut lui répondre : « Tu as raison mais on ne peut pas faire autrement », puis baliser les étapes pour lui donner de la visibilité.
Le salarié paranoïaque ou pervers présente une véritable maladie mentale. Pour autant, il s’adapte parfaitement aux normes. Ce type d’individu s’est créé sur la base d’une relation parentale perturbée. Il s’imagine pouvoir décider de la réalité en ignorant les autres et ne se culpabilise jamais. Dans tous les cas, compte tenu des dégâts humains et financiers qu’il peut provoquer, l’éloigner de l’entreprise quoi qu’il en coûte, en urgence, devrait être une priorité.
L’individu paranoïaque définit, sans le dire, un territoire au-delà de son propre corps et dès que quelqu’un franchit la limite, le paranoïaque se sent attaqué ou pense que l’autre lui appartient. Il invente des problèmes, interprète les faits passés. Il trouve un allié et peu à peu, leurs personnalités se confondent. Quand le paranoïaque réagit, il attaque l’allié, éventuellement en justice.
L’individu pervers n’a pas d’image paternelle forte. Contrairement à lui, les autres savent ce qu’exister signifie. Le pervers les utilise comme des pions. Il les aide puis détruit leurs réalisations. Souvent, il parvient à rester dans l’entreprise par des voies détournées, des mensonges, la production de faux documents… Il s’entoure de garants, leur donne le change et apparaît tout à fait respectable. Il domine les autres par la peur. Le garant accrédite le pervers, les autres n’osent pas se rebiffer.