PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
ANALYSE
Ces scénarios constituent tous les deux une première marche vers une dynamique d’amélioration de l’information des consommateurs sur la qualité de ce qu’ils mangent, afin qu’ils puissent choisir leurs produits de façon éclairée et responsable. L’Ordre des vétérinaires est pro fondément attaché à cette notion.
Pour l’Ordre des vétérinaires, chaque consommateur a des attentes, des priorités différentes. L’objectif à atteindre est de l’informer parfaitement et complètement sur le produit qu’il veut acheter, produit issu de tout un processus de production comportant différentes phases (élevage, transport, abattage…), afin qu’il puisse le choisir en connaissance de cause. Certains consommateurs de viande sont attachés au principe d’un haut niveau de bien-être animal : il est donc important que celui-ci soit « tracé » tout au long du processus de production, et le transport et l’abattage en sont deux périodes particulièrement sensibles. Un étiquetage portant sur le « mode d’élevage » seulement est donc pour nous un premier pas, celui-ci pourra - et, de notre point de vue, devra - ensuite être complété pour aller vers un étiquetage intégrant l’ensemble des données caractérisant le BEA, afin d’informer correctement les consommateurs pour lesquels ces données sont essentielles.
Personnellement cette mention m’horripile, je la trouve fallacieuse et tendancieuse. Fallacieuse, car elle semble opposer les traitements antibiotiques au bien-être des animaux alors qu’un des éléments essentiels du BEA est bien la bonne santé de l’animal, et qu’un traitement raisonné, y compris avec prescription d’antibiotique, y contribue fortement. Tendancieuse, car elle semble suggérer que les antibiotiques vétérinaires sont utilisés aujourd’hui à tort et à travers, alors que les vétérinaires sont très attentifs à ce niveau. En tout état de cause, cette mention n’est certainement pas le gage du respect du bien-être de l’animal pour lequel il est ainsi allégué qu’il a été privé d’antibiotiques !
Le vétérinaire est un professionnel qui œuvre au quotidien pour la santé et le bien-être des animaux. Il est formé pour distinguer chez eux l’anormal du normal, le pathologique du physiologique, traiter et prévenir le pathologique, et identifier les mesures nécessaires pour garantir un environnement conforme aux besoins. Par ailleurs, le vétérinaire est soumis à une déontologie : il a de nombreux devoirs, et no tamment celui d’indépendance, de respect de l’animal, de certification exemplaire. Il est par excellence le tiers de confiance tout désigné dans une telle démarche. Les vétérinaires pourront donc intervenir tant au niveau de l’élaboration des cahiers des charges, référentiels et grille de lecture en amont de l’étiquetage, qu’en aval, au niveau des contrôles, audits et enquêtes…
Ce dispositif peut amener à terme à mettre en lumière le rôle essentiel joué là par les vétérinaires, si tant est qu’ils saisissent l’opportunité de valoriser leurs compétences dès cette première marche. Ils apparaîtront enfin pour ce qu’ils sont vraiment : les gardiens de la santé et du bien-être des animaux, mais aussi de la santé et du bien-être des humains, en leur garantissant une alimentation saine et conforme à leurs attentes. Le CNA considère que l’expérimentation pourrait se faire en deux étapes.