DERMATOLOGIE
PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
FORMATION
Auteur(s) : TANIT HALFON
AUTEURS
ADRIEN IDEE, résident en dermatologie à VetAgro Sup, MARION MOSCA, maître de conférences en dermatologie à VetAgro Sup, DIDIER PIN, professeur de dermatologie à VetAgro Sup.
La démodécie a fait l’objet d’un consensus1 récent de la World Association for Veterinary Dermatology (WAVD). Cette dermatose est due à la prolifération et à l’action pathogène d’acariens du genre Demodex. Ce sont des organismes commensaux de nombreux mammifères, qui vivent principalement dans le follicule pileux ou parfois dans la couche cornée. Ils sont acquis durant les premiers jours de vie, par contact avec la mère. Cette dermatose peut toucher des animaux en bonne santé (formes juvéniles du chien, démodécie à D. gatoi du chat, ou toutes formes de démodécie de l’adulte) et serait parfois liée à un désordre immunitaire ou une maladie sous-jacente. Chez le chien, trois Demodex sont décrits : D. canis, le plus fréquent, D. injai, et D. cornei. Chez le chat, sont observés D. cati, le plus fréquent, D. gatoi, et une troisième espèce sans nom.
Une prédisposition raciale a été rapportée pour la démodécie juvénile canine (american staffordshire terriers, staffordshire bull terriers, sharpeï, bouledogues français, bulldogs anglais, chiens de type pit-bulls et sealyham terriers) et à D. injai (terriers), rappelle l’association. L’existence de races prédisposées suggère une origine génétique, mais les études génétiques se révèlent peu concluantes, laissant plutôt supposer une origine polygénique.
Pour les formes adultes du chien, des maladies chroniques (leishmaniose, hyperadrénocorticisme, néoplasie, babésiose, ehrlichiose) ou une immunodépression iatrogène (corticothérapies, chimiothérapies) sont des facteurs prédisposants...