UN COLLECTIF VÉTÉRINAIRE CONTRE L’INTERDICTION DU MORDANT SPORTIF - La Semaine Vétérinaire n° 1868 du 25/09/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1868 du 25/09/2020

EXPRESSION

Auteur(s) : Dr Nathalie Berthaut

Chères consœurs, chers confrères,

Vous avez probablement pris connaissance de la proposition de loi visant à améliorer le bien-être des animaux de compagnie présentée par notre confrère Loïc Dombreval au début de ce mois d’août. La lecture des différents articles de ce projet de loi nous conforte dans cette avancée nécessaire de reconnaissance.

Cependant, en tant que vétérinaires pratiquant des disciplines canines dites « d’utilisation », un point particulier de cette proposition de loi nous émeut profondément : l’article 8, chapitre 1er qui vise à « limiter l’hypothèse du dressage1 au mordant aux seules activités de surveillance, de gardiennage et de transport de fonds ».

De l’application de cet article découlera la mort de nos disciplines canines sportives incluant du « mordant sportif ».

Une pétition électronique, au nom du « collectif vétérinaire contre l’interdiction du mordant sportif », a été rédigée en réponse à cet article. L’objectif est de récolter un maximum de signatures de vétérinaires exclusivement, afin de la porter à la connaissance, à minima, des élus vétérinaires, soit 3 sénateurs et 5 députés.

Voici quelques uns des points qui y sont abordés :

- Les chiens « mordeurs » que nous recevons en consultation, ou ceux qui ont pu déjà défrayé la chronique, ne sont pas les chiens qui pratiquent ces disciplines de « mordant sportif » ;

- Ces chiens « sportifs » sont des chiens parfaitement équilibrés et stables, qui respectent les règles du jeu qu’on leur fixe ;

- Ce sont des chiens LOF, issus d’élevages reconnus. Ils sont sélectionnés sur leurs qualités physiques et comportementales et permettent d’obtenir un vivier de reproducteurs pour le recrutement de chiens d’intervention (police, gendarmerie, douanes). Ce n’est pas sans raison que le travail de défense sportive fait partie de nombreux tests d’aptitude à l’élevage ;

- La pratique de ces activités de « mordant sportif » est drastiquement encadrée ;

- Ce sont des centaines d’associations de bénévoles, régies par la Société centrale canine, elle-même sous administration du ministère de l’Agriculture et de la Fédération cynologique internationale, qui seront pour certaines d’entre elles amenées à disparaître ;

- La France organise régulièrement des concours incluant du « mordant sportif » de renommée nationale et internationale. Des pays étrangers, dont l’Allemagne, ont déjà exprimé leur stupéfaction en prenant connaissance de cette initiative législative française ;

- Ce seront des milliers de chiens qui se retrouveront privés de ces activités qui développent leurs capacités d’apprentissage, et entretiennent leur bien-être physique et psychique - chiens qui paradoxalement viendront augmenter le nombre d’abandons, etc.

Si cette initiative reçoit un accueil favorable de votre part, nous vous remercions d’apporter votre soutien en signant la pétition électronique à l’adresse suivante : www.bit.ly/33y4xAC

Je vous remercie de l’intérêt que vous voudrez bien porter à notre requête.

Confraternellement.

1. À l’exception admise à l’article L. 211 18 concernant les services et unités de la police nationale, des armées, de la gendarmerie, des douanes et des services publics de secours, utilisateurs de chiens.