LA COLITE AIGUË CHEZ LE CHEVAL : DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT - La Semaine Vétérinaire n° 1869 du 02/10/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1869 du 02/10/2020

PATHOLOGIE DIGESTIVE

PRATIQUE MIXTE

FORMATION

Article rédigé d’après International Equine Colitis Research Group, Arroyo L., Arnold C.E., Barham M. et coll., Department of Pathobiology, University of Guelph, Guelph, Canada 2020, Science-in-brief : Report on the Havemeyer Foundation workshop on acute colitis of the adult horse, Equine Veterinary Journal, 2020, 52 (2):163-164.

L’étiologie d’environ la moitié des cas de colite reste indéterminée, même après des examens complémentaires approfondis. Le traitement repose en grande partie sur une approche symptomatique basée sur les résultats clinico-pathologiques plutôt que sur l’étiologie. Ainsi, si un choix financier doit être fait, il peut être jugé préférable de le faire sur le traitement plutôt que sur le diagnostic, incertain.

Diagnostic

Lors du workshop, il y a eu un consensus sur la nécessité d’avoir un protocole diagnostic standardisé, pour tous les agents connus, afin d’améliorer la compréhension de cette maladie et la possibilité de comparer différentes études.

La PCR (polymerase chain reaction ou réaction de polymérisation en chaîne) multiplexe de pathogènes connus dans un « panel de colite adulte » est couramment utilisée pour le diagnostic des entérocolites. Une étude a identifié environ un quart des échantillons positifs avec un agent pathogène connu. Toutefois, cela s’est compliqué par l’identification d’un deuxième agent pathogène dans un quart de ces cas, et même un troisième pour une autre part. Certaines co-infections sont vraisemblablement réelles, en particulier s’il existe des facteurs prédisposants communs sous-jacents tels que l’usage d’antibiotiques. Cependant, déterminer si ce qui est identifié dans les fèces est l’agent de la maladie plutôt qu’une découverte fortuite est un défi, en particulier avec des diagnostics basés sur des tests PCR très sensibles.

Pour décider d’un « test idéal », il faut connaître la prévalence de la maladie chez le cheval, la sensibilité et la spécificité du test et la valeur clinique d’un résultat positif. La réalisation de tous les tests possibles n’est pas forcément la meilleure voie pour le diagnostic de la colite aiguë, car ce n’est pas toujours « rentable ». Néanmoins, il est toujours important de savoir quand tester pour donner une réponse claire au propriétaire mais aussi, dans certains cas, pour diagnostiquer des agents zoonotiques potentiels.

Traitement et prévention de la colite aiguë

Les soins standards lors de colite aiguë n’ont pas été bien définis par des essais cliniques contrôlés randomisés prospectifs. En particulier, bien que la flunixine méglumine, la polymyxine B, la lidocaïne et la smectite soient largement utilisées dans le traitement de la colite, leur valeur n’a pas été bien établie. Les questions suivantes peuvent se poser :

– Pourquoi utiliser toujours des anti-inflammatoires non stéroïdiens s’ils peuvent contribuer à la colite ?

– Pourquoi utiliser des antibiotiques sans preuve de septicémie alors que cela affecte les bactéries commensales présentes dans l’intestin et que cela aggrave la dysbiose intestinale ?

– Faut-il utiliser de la morphine pour remplacer la lidocaïne, qui est coûteuse, pour le contrôle de la douleur ?

– Le méloxicam est-il moins nocif que la flunixine méglumine ?

Quelle que soit la cause, le traitement de la colite vise à améliorer la perfusion cardiovasculaire, fournir un soutien oncotique, lutter contre l’endotoxémie, restaurer le microbiome intestinal et prévenir la fourbure. La prévention dépend d’une meilleure compréhension des agents de colite, du microbiome intestinal et de la façon dont il peut être manipulé, ainsi que du risque coût-bénéfice et de l’efficacité de l’immunisation contre les agents pathogènes établis.