« LES RÉSEAUX DE CLINIQUES VÉTÉRINAIRES SONT L’AVENIR DE NOTRE PROFESSION » - La Semaine Vétérinaire n° 1869 du 02/10/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1869 du 02/10/2020

MANAGEMENT

ANALYSE

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

L’année 2020 a notamment été marquée par le développement du réseau Argos, désormais présent dans sept métropoles – Bordeaux, Grenoble, Saint-Étienne, Nantes, Montpellier, Toulouse et Lyon. Le groupe poursuit son extension et répond ainsi à l’évolution d’une partie de la profession. Gros plan sur cet agrandissement avec son directeur à plein temps, le Dr Émeric Lemarignier.

Comment parvenez-vous à convaincre vos confrères de rejoindre votre réseau ?

L’élément déclenchant est souvent, dans une structure classique, la difficulté pour le praticien à dégager le temps pourtant nécessaire pour s’occuper de la gestion et des ressources humaines […] Conséquemment, Argos fédère des réseaux de cliniques de proximité, à taille humaine – comme deux vétérinaires et leurs ASV –, mais qui souhaitent se consacrer sereinement à leur cœur de métier et se décharger de cette dimension administrative. À savoir : la gestion des ressources humaines, les négociations commerciales avec les fournisseurs, les outils informatiques, etc. Mais ce n’est qu’une partie de notre démarche, car nous souhaitons donner les meilleurs atouts aux vétérinaires pour exercer leur métier. Ainsi notre directeur médical établit des plans de formation sur mesure et anime un comité scientifique composé d’experts indépendants qui rédigent des recommandations de bonne pratique d’après des études et des publications récentes.

Quelle est la marge de manœuvre des vétérinaires ?

Les vétérinaires du réseau sont laissés totalement libres de leurs choix thérapeutiques.

Et quels avantages les praticiens ont-ils à rejoindre votre réseau ?

Ils sortent parfois d’un certain isolement, ils ont à leur disposition le matériel le plus performant possible, des solutions digitales, des périodes de formation… Toutes choses qu’un libéral indépendant ne peut pas toujours s’offrir. Ces conditions de travail correspondent en particulier très bien à la jeune génération, qui préfère souvent devenir salariée, et qui trouve au sein de notre réseau souplesse et sécurité, en ayant la possibilité d’être accompagnée et formée tout le temps. Quant aux confrères qui partent à la retraite, c’est un moyen de transmettre leur clientèle.

Selon vous, cette stratégie permet-elle d’assurer une transition entre les générations, en maintenant un réseau dense de cliniques canines de proximité ?

Je suis convaincu que les réseaux de cliniques vétérinaires sont l’avenir de notre profession.

La crise sanitaire actuelle a-t-elle affecté votre stratégie de développement ?

La crise sanitaire n’a pas changé notre stratégie. Évidemment les rencontres se sont ralenties à court terme. Mais elles sont reparties de plus belle. Le secteur a maintenant intégré les évolutions de fond qui le traversent. Nous bâtissons un réseau vétérinaire pérenne avec comme objectif d’être une référence en médecine canine de ville pour les années à venir. Nous avons donc une vision à long terme. De plus, je ne pense pas que la crise a fortement impacté nos confrères et consœurs.