Rendre le mal - La Semaine Vétérinaire n° 1870 du 09/10/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1870 du 09/10/2020

LIVRE

COMMUNAUTÉ VÉTÉRINAIRE

Auteur(s) : M. B.

Le philosophe Francis Bacon a-t-il eu raison d’écrire : « Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l’homme » ?

Armèle Malavallon (L 97) tisse son nouveau thriller avec la même tension émotionnelle que ses opus précédents - Soleil noir et Dans la peau1 - mais avec des fils plus intimes. Située à Montpellier, où elle réside elle-même, l’intrigue met en scène des vétérinaires et aborde un mal persistant dans notre société, auquel notre corporation ne peut qu’être sensible : la violence gratuite que des humains, « de la pire espèce », exercent sur les animaux. On note d’ailleurs la coïncidence de la sortie du livre avec l’annonce dans la presse d’une mystérieuse vague de mutilations d’animaux - équidés, vaches, moutons, brebis.

Clément Katz partage son temps entre la France et le Congo où il travaille dans un centre de réhabilitation pour chimpanzés. Débarquant à Montpellier pour une mission de quelques mois dans un petit abattoir des environs, il rencontre une sympathique sexagénaire qui lui propose, au pied levé, de venir s’installer dans un appartement libre de la limonaderie, l’immeuble que possède - et où vit - sa fille. Alors que celle-ci est à la fois une célèbre auteure de polars et vétérinaire (cherchez le clin d’œil), Clément se retrouve face à une jeune femme asociale et phobique. Quand la maltraitance animale s’invite brutalement à la porte de la limonaderie et à l’abattoir, le roman prend un tour surprenant. De quoi titiller votre subconscient vétérinaire et confirmer que l’écriture est une catharsis.

1. Voir La Semaine vétérinaire n° 1815 du 28/06/2019, page 54.

La Pire Espèce d’Armèle Malavallon, Ramsay, 22,5 x 14 cm, 256 pages, 19 €.