IMAGERIE MÉDICALE
PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
FORMATION
Auteur(s) : CHLOÉ TOUZET*, EYMERIC GOMES**
Fonctions :
*Centre hospitalier vétérinaire Frégis, Paris Arcueil (Val-de-Marne)
Un yorkshire terrier mâle castré de 11 ans est présenté pour une tétraparésie précédée de 48 heures d’épisodes d’ataxie. La radiographie de la colonne cervicale révèle une augmentation majeure de l’espace entre l’arc vertébral de l’atlas et le processus épineux de l’axis (qui se chevauchent normalement sur plus de 1,5 mm), ainsi qu’une augmentation du degré de flexion entre l’atlas et l’axis, avec un angle mesuré à 140° entre les lames dorsales (normalement inférieur à 158°), associées à un déplacement crânio-dorsal de C2. Cette subluxation atlanto-axiale associée à une angulation dorsale légèrement augmentée du processus odontoïde de l’axis induit une protrusion sévère de ce dernier dans le canal vertébral de C1, occasionnant donc forcément une compression médullaire en regard. Une prise en charge chirurgicale par arthrodèse atlanto-axiale est indiquée afin de lever la compression et stabiliser l’articulation.
La radiographie est la modalité d’examen la plus employée pour le diagnostic des subluxations atlanto-axiales (voir tableau). Généralement, l’animal est placé en décubitus latéral et les manipulations de la région cervicale sont limitées au maximum. Il convient en premier lieu de réaliser des clichés en position neutre. Une flexion jusqu’à 51° peut être envisagée si un doute persiste, mais seulement en seconde intention compte tenu du risque d’aggraver la compression médullaire. La réalisation de clichés obliques peut permettre une meilleure évaluation du processus odontoïde de l’axis en le désuperposant des processus transverses. Un examen par résonance magnétique peut également être intéressant, permettant d’évaluer le degré de compression médullaire en C1-C2, d’explorer la présence et l’étendue de lésions médullaires associées (oedème, hémorragies, gliose, syringohydromyélie), d’évaluer l’aspect des structures ligamentaires impliquées dans la stabilisation de l’articulation atlanto-axiale, et l’existence d’autres lésions associées de la jonction crânio-cervicale telles la présence de bandes durales dorsales atlanto-axiales ou une malformation de la fosse postérieure.
1. Les races miniatures sont prédisposées à des malformations de la jonction atlanto-axiale.
2. Différentes affections peuvent contribuer à l’instabilité de cette jonction : des malformations ou une fracture du processus odontoïde de l’axis et/ou des anomalies ligamentaires. Un traumatisme mineur de l’articulation instable suffit alors à causer une subluxation occasionnant une compression médullaire, dont les manifestations cliniques s’étendent de la douleur cervicale à la tétraplégie.
3. Le diagnostic d’instabilité est généralement radiographique : il convient dans un premier temps d’éviter les vues en flexion qui pourraient aggraver la compression médullaire. Une flexion progressive peut être réalisée pour augmenter la sensibilité diagnostique.
4. Lors de subluxation, une stabilisation chirurgicale est indiquée.