ÉDITO
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Fonctions : Rédactrice en chef
Qui est le véto des chaînes et réseaux ? Un senior qui s’émancipe progressivement des liens de l’exercice vers la retraite ? Un jeune qui ancre son maillon dans la profession ? Tout profil et toute génération en lien et en chaîne ? Chaîne d’espoir ? Chaîne de sûreté ? Enchaîné ? Déchaîné ?
Revenons-en aux faits : oui, les chaînes et réseaux de vétérinaires fleurissent en France. Un new deal ? Oui. Et c’est le thème abordé par le SNVEL à l’occasion de ses universités, organisées le 2 octobre.
La réflexion est intéressante tant la tendance s’accentue ces derniers mois sur notre territoire. Mais tandis que celle-ci est plus nette dans bien d’autres pays, la France ne semblerait-elle pas afficher l’image de dernier bastion gaulois à résister ?
Ancré outre-Atlantique depuis vingt-cinq ans, ce phénomène est mondial. Bien plus récent en Europe, il est en forte augmentation, comme le constate Lucile Frayssinet, consultante chez Phylum. Et ceci est irréversible. « Les cliniques qui sont dans des groupes ne redeviendront pas indépendantes. Mais irréversible ne veut pas dire irrésistible ! » Au Royaume-Uni, après vingt ans de consolidation, plus de 50 % des cliniques sont encore indépendantes, 32 % appartiennent à des groupes internationaux et 16 % à des nationaux.
Côté face la perspective stimulante et protectrice du groupe et le recentrage sur le cœur de métier, côté pile l’impact sur le maillage territorial et la rémunération. La concentration va-t-elle accentuer encore plus le salariat ? Qui financera les retraites ? Qui représentera la profession ? Que deviendra l’indépendance du vétérinaire ? « Comment pourriez-vous contribuer à la défense de la profession quand elle sera menacée ? », lance tout de go Pierre Buisson, ancien président du SNVEL, aux différents acteurs.
Quant à Laurent Perrin, président du Syndicat, il appelle à mener une réflexion sur toutes les étapes de la carrière, « nous devons collectivement essayer de mesurer les impacts ». Et quelles sont les attentes des jeunes vétérinaires pour qui les atours de la profession évoluent ? Alors, 2021, développement exponentiel du phénomène et réaction en chaîne… ou pas ?