CONCERTATION - La Semaine Vétérinaire n° 1876 du 20/11/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1876 du 20/11/2020

ÉDITO

Auteur(s) : TANIT HALFON

Fonctions : Rédactrice

Les écoles vétérinaires privées, vous en pensez quoi ? Pas franchement du bien, répondent syndicats vétérinaires et représentants des étudiants. Dans plusieurs courriers, ils ont alerté sur les incertitudes associées au projet, les dérives possibles et l’absence d’étude d’impact sur la formation et la profession. En clair, pour eux, dans la balance bénéfices-risques, les risques semblent ne pas avoir été assez évalués. Quant aux bénéfices, ils sont aux abonnés absents. Pour la direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture, le système privé est une solution qui va dans le sens de l’intérêt général : il y a un besoin croissant en vétérinaires, et les écoles publiques françaises ont atteint leurs limites, que ce soit au niveau structurel, ou financier, pour accueillir et former davantage d’étudiants. Sans oublier que l’on constate une fuite croissante d’étudiants français qui vont se former à l’étranger, avant de revenir travailler en France. Mais qu’en pensent les principaux intéressés, c’est-à-dire les vétérinaires, praticiens ou pas ? Comme l’a rappelé le courrier de la Fédération des syndicats vétérinaires de France, « une telle évolution serait la plus importante pour notre profession depuis la création du doctorat vétérinaire en 1923 ». Un projet d’envergure donc, mais pour lequel on ne peut que regretter l’absence de dispositifs globaux de concertation. Qu’auraient révélé des enquêtes menées au sein de tous les secteurs de la profession ? Qu’auraient apporté des débats publics menés bien en amont ? Cela aurait-il fait émerger des solutions di érentes et applicables, ou au contraire conforté ce projet ? Les vétérinaires auraient-ils eu une autre définition de l’intérêt général ? On ne sait pas. C’est dommage. Si l’exercice de concertation est probablement plus facile à énoncer qu’à organiser, et n’est pas dépourvu de limites, peut-être aurait-il permis d’arriver à une prise de décision comprise, partagée. Et d’éviter une procédure qui laisse un arrière-goût amer, et, disons-le, qui salit tout de même quelque peu l’image du processus démocratique. C’est triste.