TECHNIQUE
PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
FORMATION
Auteur(s) : JULIEN MICHAUT-CASTRILLO
CONFÉRENCIÈRE
FLORENCE THIERRY, DMV, Dip. ECVDI, praticienne à la clinique vétérinaire Occitanie, Toulouse Article rédigé d’après des conférences présentées au congrès de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) en novembre 2019, à Lyon.
L’urétrographie et la cystographie sont des examens complémentaires d’imagerie qui permettent de visualiser l’urètre et la vessie. Il s’agit de méthodes simples, faciles à mettre en place et peu onéreuses.
L’urétrographie rétrograde est indiquée en cas de suspicion d’obstruction urétrale (lithiase, sténose, tumeur) ou de lésions urétrales (rupture, fistule). La cystographie rétrograde permet de mettre en évidence les ruptures vésicales ou de localiser la vessie en cas de hernie (cystographie à contraste positif) et de visualiser la paroi vésicale et les éléments intraluminaux (cystographie à double contraste).
Un lavage colorectal est conseillé la veille afin de mieux visualiser les structures urinaires. L’examen s’effectue le plus souvent sous sédation ou sous anesthésie générale. Un premier cliché radiographique de l’abdomen caudal est réalisé en plaçant l’animal en décubitus latéral gauche - 2 clichés chez les mâles avec les membres pelviens en extension puis en flexion pour dégager l’urètre pénien puis pelvien. Le sondage est réalisé à l’aide d’un cathéter urinaire, avec ballonnet chez le chien.
Le cathéter est ensuite partiellement retiré jusqu’à ce que l’embout soit maintenu de manière étanche (ballonnet chez le chien, clamp chez le chat) à l’extrémité de l’urètre. Le produit de contraste iodé dilué à 50 % est alors injecté, le volume variant de 5 à 20 ml afin d’avoir l’urètre sous tension. La vessie doit être préalablement distendue. Les clichés radiographiques sont alors réalisés (incidences latérale, ventro-dorsale, +/- obliques). La vessie est distendue préalablement en faisant une vidange vésicale par taxis externe ou cystocentèse, selon la situation (voir ci-dessous, visuel à gauche).
Le cathéter est inséré jusqu’à la vessie qui est alors vidangée. Puis le produit de contraste iodé, de préférence non ionique en cas de suspicion de rupture vésicale, est injecté. Lors de cystographie à contraste positif, le produit de contraste iodé est dilué à 20-30 % avec du sérum physiologique et injecté jusqu’à obtenir une vessie ferme à la palpation. Lors de cystographie à double contraste, le produit de contraste iodé est injecté non dilué (1 ml chez le chat, 1 à 3 ml chez le chien pesant moins de 10 kg, 3 à 6 ml chez le chien pesant plus de 10 kg), puis de l’air est injecté jusqu’à ce que la vessie soit ferme à la palpation. Les clichés radiographiques sont alors réalisés (incidences latérale, ventro-dorsale, +/- obliques) (voir ci-dessous, visuel à droite).
Les complications, rares, sont iatrogènes : ruptures urétrale ou vésicale, contamination bactérienne ou emboles d’air lors de cystographie à double contraste.