TRAVAILLER SA MARQUE EMPLOYEUR POUR GAGNER EN ATTRACTIVITÉ

De nos jours, aucune clinique ou presque ne peut se targuer de ne pas s’être heurtée à la pénurie de candidats et au parcours du combattant pour recruter un collaborateur. Les profils vétérinaires sont ceux qui sont le plus en tension, mais désormais les ASV sont aussi difficiles à dénicher. Et le casse-tête ne s’arrête pas là, puisqu’après avoir trouvé, il faut parvenir à fidéliser ces collaborateurs. Pour fluidifier ces parcours, du recrutement à la fidélisation, une solution passe par la marque employeur. La méthodologie ? Sur la forme, l’objectif est de travailler mieux son annonce. Sur le fond, il faudra s’interroger en amont d’un recrutement sur les points forts et les points faibles de la clinique, les objectifs qu’elle vise, et le cadre de travail qu’elle propose pour définir son identité. Il sera alors plus facile de retenir l’attention des candidats. Ainsi, le marketing s’invite de plus en plus dans les processus de recrutement. Cette démarche correspond à la création d’une marque employeur, dont le but est de rendre la clinique plus attractive. À condition de bien définir sa marque et de tenir ses promesses.

Attirer des talents

Le premier objectif de la marque employeur est de gagner en lisibilité afin que votre clinique soit parfaitement identifiée par les potentiels candidats. « La marque employeur permet d’être plus attractif », résume Patrick Sergent, directeur associé et executive coach chez Taolia. « Elle diffuse une image positive et renforce une réputation, donc elle rend le recrutement plus facile », complète Armelle Guimon, consultante chez Taolia. La marque employeur est donc d’abord destinée à attirer des talents. Comment ? En leur offrant une vision claire et précise de ce que l’on veut leur proposer. « Il s’agit de mettre en avant la clinique, ses atouts, son niveau d’expertise, son histoire », explique Armelle Guimon. Tout ce qui véhicule une image positive est à exploiter. « L’accueil de stagiaires donne une bonne image, sous réserve que cela se passe bien », note la consultante. Entretenir des relations avec les écoles est également un signal fort d’ouverture et de projection dans l’avenir. L’objectif étant in fine de donner envie à des candidats de venir partager votre projet. Et de plus en plus de candidats, spécialement des jeunes, sont réceptifs à cette idée de participer à un projet collectif qui a du sens dans une bonne ambiance de travail. Pour parvenir à ses fins, la marque employeur doit être régulièrement mise en avant. Les recrutements sont bien évidemment les périodes où elle sera le plus utile, mais pas seulement. « La marque employeur sert à communiquer, notamment sur les réseaux sociaux, qui sont de puissants relais auprès des jeunes générations », estime Patrick Sergent.

Tenir ses promesses

Encore faut-il parvenir à définir quel projet on est en mesure de leur promettre. Et là, mieux vaut être bien armé, car les beaux discours feront long feu et ceux qui les auront entendus sans les voir se concrétiser ne se priveront pas de partager leur déception sur les réseaux sociaux, et ailleurs. La définition de sa marque employeur doit donc faire l’objet d’un travail sérieux. « Ce n’est pas de la cosmétique, prévient Patrick Sergent, cela part du haut et vient d’abord des associés, mais ensuite c’est un travail d’équipe. Tout le monde, des associés aux ASV en passant par les vétérinaires salariés, doit contribuer à la définition de la marque employeur de la clinique. » L’idée étant que chacun contribue à donner sa définition de ce qui compose la clinique. Les équipements, les avantages, les salaires, l’ambiance de travail, rien ne doit être laissé au hasard. « L’objectif est de prendre conscience de qui on est et de ce que l’on peut proposer », résume Armelle Guimon. En partant d’un diagnostic de l’existant, la marque employeur proposera ainsi la photographie de la clinique. En s’interrogeant sur les objectifs qu’elle se donne pour les années à venir, elle traduira la vision de la clinique. Enfin, en définissant un plan d’action, elle se dotera des moyens d’atteindre ses objectifs et d’être en phase avec ce qu’elle avance. De quoi créer les conditions qui donneront envie aux potentielles recrues de postuler en toute connaissance de cause. Les recrutements sont alors plus faciles et la fidélisation également, à partir du moment où cette stratégie volontariste de communication via une marque employeur s’accompagne de mesures portant sur la qualité de vie au travail et le développement professionnel et personnel, des valeurs chères aux jeunes, et même désormais aux moins jeunes. Il faut donc surtout ne pas penser que la partie est gagnée dès lors que les réponses aux annonces arrivent.

La marque employeur est un projet au long cours qui s’entretient au quotidien. Les moyens doivent être à la hauteur des ambitions. À défaut de tenir les promesses, tous les efforts seront très vite réduits à néant. En effet, la marque employeur se construit aussi, et de plus en plus au sein des nouvelles générations, à partir du bouche-à-oreille et des commentaires des collaborateurs postés sur les réseaux sociaux.