COMPTAGE DES CELLULES : À QUAND L’HOMOGÉNÉISATION À L’INTERNATIONAL ? - La Semaine Vétérinaire n° 1879 du 11/12/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1879 du 11/12/2020

ÉLEVAGE

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

L’étalonnage du comptage des cellules somatiques des vaches laitières françaises devrait bientôt évoluer sur notre territoire en vue d’une harmonisation entre les différents pays, acteurs du secteur.

Une seule référence certifiée d’échantillon à teneur garantie (ETG) à l’échelle internationale a été proposée le 20 février 2020. En effet, comme l’a récemment annoncé le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL), cet ETG, disponible depuis peu à cause d’un retard dû à la crise sanitaire du Covid-19, devrait permettre d’homogénéiser les analyses cellulaires du lait à travers le monde.

Des divergences de résultats

Depuis plusieurs années, les laboratoires français utilisent un échantillon de lait produit par Actalia-Cecalait comme étalon pour calibrer leurs appareils de comptage des cellules. Jusqu’à présent, il existait 22 références dans le monde proposant des gammes d’ETG différentes - matrice, modalités de préparation, nombre d’échantillons, concentration cellulaire, etc. Or, comme plusieurs études l’ont mis en évidence depuis quelques années (cf. formation mixte p.40-41), les comptages cellulaires d’un même échantillon de lait n’étaient pas toujours identiques suivant le pays où l’analyse était réalisée.

Une baisse de 25 % des comptages

Il est pourtant essentiel que le comptage cellulaire soit similaire quels que soient la méthode et l’étalon utilisé, car ce paramètre de qualité conditionne le prix du litre de lait payé à l’éleveur. Par conséquent, le nouvel ETG unique devrait permettre de résoudre ces divergences de résultats. D’ailleurs, au vu des travaux menés sur le sujet (cf. formation mixte page 40-41), ce changement devrait être en faveur des éleveurs français. Ainsi, « la réduction des comptages cellulaires est estimée en France à près de 25 % ! », remarquent Gaël Gounot, vétérinaire en Ille-et-Vilaine et président de Lacteus, et Philippe Le Page, vétérinaire à Lesneven.

Une mise en œuvre récente

L’utilisation de cet étalon conduira par conséquent à un surplus à payer pour les laiteries. « Il y aura certainement des discussions à ce sujet entre les organisations de producteurs et les laiteries », indique ainsi Gaël Gounot. Fin juin, le bureau du conseil d’administration du CNIEL a décidé de fixer une date de mise en œuvre de ce nouvel étalon de la Fédération internationale laitière (FIL) au 1er décembre 2020. Devraient logiquement suivre les pays du groupe de travail qui a œuvré à sa mise en place : les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, puis les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Suisse, etc.