DOSSIER
Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD
ENTRETIEN AVEC ANNE-LAURE DELAHOUSSE (ALFORT 2014), CONSULTANTE TECHNIQUE AU LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE VÉTÉRINAIRE ELANCO (HAUTS-DE-SEINE), AUTEURE D’UNE THÈSE EN 2014 SUR L’IDENTITÉ PROFESSIONNELLE DU VÉTÉRINAIRE1.
Dans le cadre de sa thèse, Anne-Laure Delahousse a tenté de définir les représentations sociétales du vétérinaire, dans la population générale, auprès d’étudiants vétérinaires, de vétérinaires praticiens et non praticiens. Bilan.
En résumé, ce dénominateur commun semble être constitué des éléments suivants : le vétérinaire exerce une vocation, selon les étudiants et les praticiens essentiellement. Ses domaines d’activité sont nombreux et variés, pour les vétérinaires praticiens ou non. Mais pour la population en général, cette image est plus pauvre, puisqu’elle le perçoit simplement comme le médecin de famille unique des animaux, et c’est tout. De manière plus surprenante, j’ai aussi constaté que la population comme les vétérinaires eux-mêmes ne semblent voir les vétérinaires ni comme des chefs d’entreprise, ni comme des acteurs sociaux importants. Si les professionnels intégraient davantage ces deux statuts (chef d’entreprise et acteurs sociaux), je pense que leur image serait peut-être alors plus valorisante et aussi plus proche de la réalité.
Un grand nombre de vétérinaires a évoqué les difficultés pour exercer leur travail (qualités physiques et mentales requises). Quant à la qualité primordiale du vétérinaire, retenue par nos quatre échantillons, c’est celle de la patience et sa valeur fondamentale est l’honnêteté. La population générale semble notamment faire confiance généralement à son vétérinaire. Dans ma thèse vétérinaire, j’ai noté que malheureusement certains praticiens dénient parfois aussi leur malêtre, quand il apparaît… Pourtant, dans ce cas, majoritairement, ils ne changent pas de métier ou n’explorent pas une autre facette de notre profession alors que je pense qu’ils en ont toutes les possibilités. Nous les vétérinaires, nous ne connaissons en effet pas la peur de ne pas avoir de travail, nous avons la chance de pouvoir vivre plusieurs carrières avec un seul et unique diplôme. Quelle que soit la facette de la profession que nous explorons, nous avons la chance d’exercer un métier qui a du sens, en faisant du bien aux animaux et ainsi aux hommes…
1. Thèse vétérinaire d’Anne-Laure Delahousse, L’Identité professionnelle du vétérinaire, École nationale vétérinaire d’Alfort, 2014.