« IL S’AGIT DE RENFORCER LES LIENS SUR LE TERRAIN ENTRE LA PROFESSION VÉTÉRINAIRE DANS SON ENSEMBLE ET LES SERVICES DE L’ÉTAT » - La Semaine Vétérinaire n° 1880 du 18/12/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1880 du 18/12/2020

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

Pourquoi avoir décidé d’ouvrir la formation continue sanitaire rurale aux vétérinaires « anciennement canin/NAC » ?

L’inclusion de ces vétérinaires dans le dispositif de formation, sur la base du volontariat, est issue d’une réflexion et d’une volonté partagées entre les organisations professionnelles vétérinaires et l’administration. Il s’agit de rapprocher et renforcer les liens sur le terrain entre la profession vétérinaire dans son ensemble, vétérinaires sanitaires canins/NAC et ruraux, et les services de l’État autour des missions d’intérêt général et des problématiques de santé publique, notamment dans un contexte One Health.

Pensez-vous que cela permettra aux vétérinaires ruraux de « déléguer » une partie de leurs missions sanitaires obligatoires en élevage ?

L’objectif est de sensibiliser les vétérinaires « canins/Nac » à des problématiques de santé publique, celles-ci pouvant porter sur une thématique strictement dans leur champ d’intervention comme la formation « Carnivores domestiques : la rage et vous », et sur des thématiques plus générales (Pharmacie vétérinaire : gestion pratique du médicament vétérinaire) ou sur les animaux de rente (Les animaux de ferme en ville). Il est possible que la participation de vétérinaires sanitaires canins à des formations portant sur les animaux de rente les amène à développer une activité croissante sur ces animaux, permettant ainsi de soulager de manière relative la charge de travail des vétérinaires sanitaires ruraux. Par ailleurs, il est à noter qu’il existe de plus en plus d’animaux de rente « de compagnie » (chèvres, poules, etc.) que les vétérinaires sanitaires canins/NAC sont amenés à prendre en charge et qu’un module à ce sujet est proposé dans le cadre du catalogue de formation 2021.

Avez-vous prévu à cet effet d’allouer un budget plus important aux directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) et/ ou aux organismes vétérinaires à vocation technique (OVVT) pour les formations ?

Non, il n’est pas prévu d’allouer un budget plus important aux DD (cs) PP ou OVVT pour ces formations. La réduction de la fréquence de formations des vétérinaires en activité sur les espèces bovine, ovine, caprine, porcine, et volailles (passage de deux formations par période de 5 ans à une formation par période de 3 ans) vise à compenser l’augmentation de fréquence de formation pour l’espèce équine (passage d’une formation tous les 5 ans à une formation tous les 3 ans) et la participation d’une partie des vétérinaires canins/NAC au dispositif. De plus, l’objectif est de rendre le dispositif plus attractif en travaillant sur l’offre de formation de façon à augmenter le nombre de vétérinaires participant à une session. Cela permettra de réduire les coûts de formation par vétérinaire formé et ainsi d’augmenter le nombre de vétérinaires formés avec la même enveloppe budgétaire. Par ailleurs, il est à noter que la participation des vétérinaires sanitaires canins/NAC ne doit pas se faire au détriment des vétérinaires en exercice sur les espèces bovine, ovine, caprine, porcine, équine et volailles qui restent prioritaires pour la participation et l’indemnisation en raison du caractère obligatoire des formations pour ces vétérinaires.

Actuellement y a-t-il beaucoup de vétérinaires sanitaires « ruraux ou équins » qui ne satisfont pas aux exigences en termes de formation continue ?

Nous partageons ce constat. Un travail a été mené pour rendre plus attractives les formations, d’une part en prenant en compte des remontées du terrain (OVVT, DDPP, DRAAF, etc.) en vue d’adapter chaque année le catalogue national de formation continue, et d’autre part en permettant la reconnaissance de formations déjà développées localement qui pourront donner lieu à l’indemnisation des vétérinaires qui les suivent dans le cadre du dispositif. Par ailleurs, il a été demandé aux DDPP, en lien avec les OVVT, de sensibiliser les vétérinaires sanitaires à leurs obligations de formation continue.