ÉDITO
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
Fonctions : Cheffe de rubrique pharmacie et réglementation
“C’est certain ! Il y aura un avant et un après Covid-19. Une fois la tempête passée, chacun de nous fera son bilan de cette année inédite. La profession aussi. La crise lui a fait prendre des virages importants, voire inattendus. Cette période a aussi fait ressurgir ces carcans qui hantent les couloirs de l’administration et opposent les deux médecines, humaine et vétérinaire. La première considérerait-elle la seconde comme une « sous-médecine » ? Si ce n’est pas le cas, comment expliquer l’immobilisme de ceux qui décident dès le début de la crise ? À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ? Oui, mais aussi rapidement qu’un réseau bas débit. Pourtant, il est indispensable que les médecins et les vétérinaires réapprennent à travailler ensemble. La profession a bien conscience de cette urgence. Elle se mobilise afin que ses ressources soient pleinement exploitées, et ce, dès le premier confinement. Hier, il s’agissait de la réserve sanitaire et de la contribution aux campagnes de tests Covid-19, aujourd’hui, c’est l’intégration d’un vétérinaire au conseil scientifique. Plus qu’une rumeur, une annonce officielle ne saurait tarder. Là encore, il aura fallu sensibiliser l’opinion afin de faire réagir l’exécutif. S’agit-il d’une victoire en demi-teinte si l’on considère la stratégie adoptée par d’autres pays depuis plusieurs mois ? En Allemagne, un vétérinaire participe pleinement au processus de prise de décision. Et outre-Rhin, les laboratoires vétérinaires ont été précocement mobilisés afin d’effectuer des tests pendant que dans l’Hexagone l’heure était encore aux tâtonnements. D’aucuns s’interrogeraient : intégrer un vétérinaire au conseil scientifique à ce stade de la crise sanitaire, est-ce une réelle opportunité pour l’exécutif ou un touchdown symbolique pour la profession ? L’avenir nous le dira. Pour le moment, force est de constater que le Covid-19 met un coup d’accélérateur inédit à l’histoire.”