EXPRESSION
LA QUESTION EN DÉBAT
Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL
Les applications numériques d’aide à la prévention et à la gestion sanitaire se multiplient. À destination des vétérinaires ruraux et équins, les outils disponibles actuellement sont-ils bien adaptés aux besoins des vétérinaires ?
LOÏC CHAUDRON (LIÈGE 09)
Vétérinaire praticien mixte, les Vétérinaires d’Alésia, Venarey-Les-Laumes (Côte-d’Or)
Nous utilisons assez peu les applications. Voire pas du tout. Pendant le confinement, nous avons essayé de mettre en place LinkyVet en canine et en équine, mais pour le suivi et les contrôles des bovins notre clientèle tient beaucoup aux rendez-vous physiques. Résultat, une fois le confinement passé, on est revenu aux visites sur place. Personnellement, je préfère aussi voir mes clients de visu et avoir l’animal sous la main. En fait, je n’attends rien de particulier de ces applications. Elles peuvent être une aide au diagnostic, mais il ne faudrait pas que ce soit une substitution du sens clinique. Je préfère réfléchir sur des cas, plutôt que de rentrer des données dans un système qui me sort une solution. Une consœur en teste pour le suivi d’élevage et les ratios des bovins, mais c’est tout. L’offre est aussi encore ponctuelle et très limitée. Cela dit, on reste ouvert à une application qui réponde vraiment à un besoin. Il faut qu’elle soit utile au quotidien et facile d’utilisation.
PIERRE-ÉDOUARD LEROY (LIÈGE 08)
Vétérinaire praticien, Clinique du Bocage, Tinchebray-Bocage (Orne)
Le secteur est assez pauvre en termes d’applications. Des laboratoires pharmaceutiques, comme MSD, y travaillent, on attend des démonstrations. Comparés à d’autres professions, nous sommes un peu à la traîne, à l’image de l’appli Vetelevage de la SNGTV (Société nationale des groupements techniques vétérinaires), mais le partenariat avec VetImpress ouvre de nouvelles perspectives. Dans notre structure, nous sommes 11 vétérinaires, dont 7 temps plein dédiés à la rurale, et travaillons avec 3 logiciels ou applications. Pour le suivi de la reproduction, on utilise le logiciel MilkUp, disponible en ligne et hors ligne. Pour le parage, on s’appuie sur VetImpress.
Ce que l’on aimerait, ce sont des applications conçues pour effectuer des bilans sanitaires, des protocoles de soins, la gestion des vaccinations en ligne avec les registres des éleveurs pour éviter de devoir rentrer de nouveau les données. Bref, des applications ergonomiques, simples, intuitives et automatisées. C’est en développement, alors il y a une lueur d’espoir…
LOUIS-MARIE DESMAIZIÈRES (L 97)
Vétérinaire équin, directeur de la Clinique du cheval, Grenade (Haute-Garonne)
Nous avons la chance d’avoir un logiciel métier VES (Veterinary Equine Software), qui dispose d’une application digitale nomade, accessible sur tablette ou smartphone. VES nous donne accès au dossier médical, aux impayés, aux rappels de vaccinations, on peut y mettre notamment de l’imagerie. L’essentiel est là. On pourrait rajouter des fonctionnalités bien sûr, à condition qu’elles soient liées au logiciel métier.
Ce qui serait intéressant, c’est d’avoir une solution connectable à une base de données de médicaments. Aujourd’hui, VES permet de faire de la prescription à distance, mais il faut saisir les infos manuellement.
Ce serait bien aussi que les clients aient accès à une application interfacée. In fine, l’application doit permettre une communication plus fluide entre le client et le véto pour gagner du temps et éviter les erreurs de saisies.