QUELQUES PRÉCISIONS DU GDS (GROUPE DE DÉFENSE SANITAIRE), AVEC EMMANUEL GARIN, VÉTÉRINAIRE ÉPIDÉMIOLOGISTE - La Semaine Vétérinaire n° 1883 du 22/01/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1883 du 22/01/2021

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

Pourquoi avoir rédigé cette note ? Est-ce suite aux inquiétudes des professionnels sur les conditions d’application de la LSA ?

Cette note a été rédigée car la date limite de début de vaccination approche et, qu’au vu des modalités applicables à ce jour, il fallait informer rapidement notre réseau, les éleveurs et les partenaires. Nous espérions pouvoir donner des précisions concernant les modalités dérogatoires éventuelles, en particulier pour l’Espagne et l’Italie, mais nous sommes dans l’attente de ces informations.

Quels sont les retours des professionnels intéressés ?

Afin que les jeunes animaux, et en particulier les veaux, puissent être envoyés en Espagne, il est nécessaire d’avoir accès à la dérogation de mouvement sous condition de désinsectisation et PCR. En effet, les jeunes animaux ne peuvent pas être vaccinés du fait de leur jeune âge (immunité maternelle potentielle pouvant rendre la vaccination inefficace). C’est l’une des mesures les plus importantes à mettre en place.

Concernant la vaccination, la suppression du délai raccourci de 10 jours après vaccination avec l’Italie (applicable depuis plusieurs années) est la mesure la plus problématique d’après les retours que nous avons eus. Cela engendre en effet une réorganisation de la vaccination des broutards suivant leur période de naissance afin qu’ils puissent être vaccinés avant la mise à l’herbe.

Pensez-vous qu’il serait préférable de décaler la mise en application de la LSA ?

L’ensemble des organisations professionnelles agricoles demandent depuis plusieurs mois le report d’un an de la date d’entrée en application de la LSA, position portée par la France. Cette dernière a demandé à plusieurs reprises et continue de demander ce report, avec une majorité d’États membres. Cette position repose sur les retards réglementaires, les difficultés d’application et sur la situation liée au Covid-19. Jusqu’à présent, la Commission européenne a refusé ce report. La demande continue d’être portée. Cependant, il est très peu probable que cette demande aboutisse.

À terme, avec les nouvelles mesures imposées sur les conditions de déplacement du bétail, pensez-vous que le commerce et les échanges seront moins faciles dans l’UE ?

Concernant la FCO, si la dérogation de mouvements sous condition de désinsectisation et PCR pour les jeunes animaux n’est pas utilisable avec l’Espagne, alors le commerce en pâtira fortement.

Ces mesures plus drastiques permettront-elles selon vous de réduire la circulation virale dans l’Union européenne par rapport aux mesures actuelles ?

C’est l’objectif visé par le règlement. C’est notamment pour cela que les accords bilatéraux définis uniquement entre deux pays ne sont plus possibles et que les modalités dérogatoires sont clairement cadrées par les textes.