CRISE SANITAIRE
PRATIQUE MIXTE
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Coup de tonnerre dans la filière équine ! Des chevaux atteints d’herpèsvirose de type 1, ont été diagnostiqués en Espagne sur le site du Valencia Spring Tour. Plusieurs départements français comptent désormais un certain nombre de cas, en lien épidémiologique avec le foyer espagnol.
Pour tenter de juguler la crise, des mesures ont rapidement été mises en place sur l’Hexagone : compétitions, rassemblements d’équidés et stages sous l’égide de la Fédération française d’équitation (FFE) et Société hippique française (SHF) suspendus en mars, déplacements limités, quarantaine, isolement, etc. Si des cas de rhinopneumonie surviennent chaque année en Europe, l’ampleur médiatique s’explique par l’identité des équidés : des chevaux de cavaliers emblématiques ont été touchés par la forme nerveuse du virus, allant jusqu’au décès de certains animaux. Le site de Valence accueillait plusieurs centaines de chevaux à l’occasion d’une compétition internationale, plusieurs d’entre eux étaient déjà rentrés dans leurs écuries lorsque les signes cliniques sont apparus, favorisant la diffusion plus large. Comme l’explique le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe), suite à sa cellule de crise du 10 mars, « les chevaux ont présenté majoritairement 2 à 6 jours d’hyperthermie, suivis par 2 jours de retour d’amélioration puis apparition d’éventuels signes neurologiques pouvant être modérés (queue flasque et rétention urinaire) ou beaucoup plus aigus avec ataxie sévère. De nombreux chevaux n’ont pas présenté de signes neurologiques, mais quand des signes cliniques ont été observés, ils étaient neurologiques. Au 9 mars, 10 chevaux sont morts. » Plusieurs vétérinaires ont été dépêchés par la Fédération équestre internationale (FEI) sur le site de Valence pour aider à la gestion du foyer. Notre consœur Anne Couroucé, professeur à Oniris et vétérinaire coordinatrice des Jeux équestres mondiaux 2014, a rejoint très vite le site de Valence pour coordonner les actions. Le Respe (lire l’interview ci-contre de son président, Jean-Yves Gauchot) est très moteur pour évaluer et communiquer sur les mesures sanitaires d’actualité pour la filière. Cette crise fera certainement date pour envisager un renforcement de la vaccination, notamment, et prévenir de futures épizooties.