BILAN 2020 DE LA SNGTV : DES MISSIONS TOUJOURS ESSENTIELLES - La Semaine Vétérinaire n° 1894 du 09/04/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1894 du 09/04/2021

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

Malgré le contexte difficile de 2020, le bilan de l’assemblée générale de la SNGTV, qui s’est tenue en visioconférence le 1er avril, est positif. L’association fourmille de projets, dont les enjeux en termes de santé publique sont d’autant plus forts que la crise sanitaire actuelle a révélé l’importance des missions des vétérinaires en production animale.

La nomination récente de Thierry Lefrançois, vétérinaire, au Conseil scientifique1 est un signal fort pour l’état qui reconnaît ainsi le rôle essentiel dans la prévention, la biosécurité et la veille sanitaire que jouent les vétérinaires et notamment les praticiens exerçant en production animale », a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, dans une vidéo diffusée lors de l’assemblée générale de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) le 1er avril dernier, organisée en visioconférence. Or, pour assurer l’efficacité de ces missions, ce sont des organisations techniques professionnelles comme la SNGTV qui interviennent par la formation et l’information des vétérinaires. En effet, comme l’a déclaré Christophe Brard, président du conseil d’administration de la SNGTV, dans son bilan d’activité de l’association, avec des projets variés comme le développement de nouvelles fonctionnalités (VetImpress) pour le logiciel Vet’Elevage ou la multiplication de l’offre de formations en ligne avec la mise en place de parcours de formation spécifiques sur un site en cours de rénovation, l’organisation a permis au cours de l’année 2020 de répondre à beaucoup de demandes des praticiens.

Un engagement sur plusieurs fronts

Ainsi, la SNGTV participe au projet Aromam2 – protocole d’utilisation des huiles essentielles pour la prévention et le traitement des mammites des vaches laitières – ainsi qu’à l’élaboration d’un guide portant sur l’usage raisonné des insecticides dans le cadre de pratiques vertueuses et d’un référentiel de gestion raisonnée du parasitisme bovin en prairies humides. Avec ces travaux l’organisation permet aux praticiens de répondre aux attentes des éleveurs qui souhaitent de plus en plus s’orienter vers des pratiques vertueuses. À cet égard, l’association propose également des formations destinées aux éleveurs sur des thématiques comme le bien-être des animaux en élevage (formation des référents BEA obligatoires en élevage en 20223). De plus, des fiches techniques sur le sujet (prises en charge de la douleur des bovins, des porcins, gestion des animaux accidentés, euthanasie, etc.) sont prévues pour répondre aux préoccupations des consommateurs. En ce qui concerne les groupes de travail de l’organisation, ils ont poursuivi l’an dernier leur travail d’expertise sur de nombreux sujets, comme le décret permettant la prescription hors examen clinique4. « Il s’agit, selon Bruno Ferreira, directeur général de l’alimentation (DGAL), d’une des missions importantes pour lesquelles les services de l’État sont accompagnés sur le terrain par la SNGTV. Un travail de réflexion est d’ailleurs en cours afin de simplifier et de sécuriser ce décret. »

Maintenir un réseau de vétérinaires ruraux

Par ailleurs, outre l’animation des formations professionnelles pour les organismes vétérinaires à vocation technique (OVVT), la SNGTV est également mandatée par l’État pour piloter les stages tutorés5 des étudiants en dernière année d’École nationale vétérinaire (ENV). Ces derniers, financés par la direction générale de l’alimentation (DGAL) – 530 000 euros en 2020 –, connaissent un succès tel que cette année 43 étudiants ont pu en profiter et que, selon les sondages réalisés, plus de 70 seraient intéressés pour l’an prochain. C’est pourquoi une réflexion est en cours pour trouver des financements territoriaux supplémentaires à l’avenir, à l’instar des mesures prévues dans le cadre de la loi portant diverses dispositions d’adaptation du droit national au droit de l’Union européenne6 (Ddadue) pour favoriser l’installation de vétérinaires et les stages dans des zones de « désert rural ». Les vétérinaires ruraux ayant, comme l’a indiqué Bruno Ferreira, un rôle essentiel lors de crises sanitaires, la DGAL a également demandé à la SNGTV son soutien pour maintenir un réseau de vétérinaires en territoire rural. « Pour renforcer le triptyque éleveur-vétérinaire-État, les vétérinaires habilités et mandatés, qui jouent un rôle majeur dans la prévention et dans la lutte contre les maladies, sont épaulés dans le cadre de la visite sanitaire par une grande offre de formations continues de la SNGTV7 », a-t-il ajouté. Enfin, l’organisation collabore de façon étroite sur le terrain avec la DGAL pour faciliter le travail des vétérinaires ruraux dans le cadre de la transition numérique de l’élevage. Ainsi une expérimentation de 18 mois de la télémédecine est en cours pour étudier l’intérêt du dispositif et envisager sa pérennisation.

Divers projets à développer

« Le bilan de toutes les actions menées par les experts des commissions de la SNGTV, notamment sur la biosécurité, l’apiculture, le BEA et la pharmacie vétérinaire au cours de l’année 2020, est donc conséquent! », a conclu Bruno Ferreira avant de détailler une des dernières missions confiée à l’association : épauler les vétérinaires sur le terrain dans la mise en œuvre des nouvelles mesures prévues dans le cadre de la loi de santé animale (LSA)8. Ainsi, comme l’a indiqué Claire Le Bigot, sous-directrice de la santé et de la protection animale (DGAL), cette nouvelle réglementation européenne, qui a pour objectif d’augmenter la prévention et la surveillance des maladies par le vétérinaire, se caractérise par une refonte de la catégorisation des maladies animales, ainsi que par une clarification des responsabilités des opérateurs, des vétérinaires, des laboratoires et des autorités compétentes afin de garantir la sécurité des échanges intracommunautaires. En pratique, le vétérinaire sanitaire aura plus de maladies à certifier et la visite sanitaire verra également son rôle pédagogique évoluer vers une mission de surveillance et de prévention qui reste à définir. L’année 2021 est donc riche de projets pour l’association, projets menés notamment grâce aux praticiens de terrains adhérents, qui pourront bénéficier, cette année encore, d’un congrès national en présentiel prévu les 20, 21 et 22 octobre prochains à Tours.

1. Actualités vétérinaires et scientifiques-Académie vétérinaire de France : www.academie-veterinaire-defrance.org

2. www.bit.ly/3rOCtmJ

3. www.bit.ly/2On2ICS

4. www.bit.ly/3dDmumj

5. www.bit.ly/2PCF0TU

6. www.bit.ly/2On2POO

7. www.bit.ly/3fXKXFV

8. www.bit.ly/2Rde3Xl