DÉCISION DE SANTÉ - La Semaine Vétérinaire n° 1900 du 21/05/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1900 du 21/05/2021

ÉDITO

Auteur(s) : TANIT HALFON

Fonctions : Rédactrice

En pratique médicale humaine, la prise de décision est une affaire complexe. Elle l’est d’autant plus en médecine vétérinaire, du fait de considérations d’ordre financier et de la valeur toute personnelle que chacun attribue à un animal.

Quelles que soient les difficultés, toute décision médicale se fonde sur les données acquises de la science, a rappelé l’Académie vétérinaire de France dans un récent cycle de conférences dédié à l’éthique1. Cette décision « éclairée » est particulièrement mise en avant avec le concept d’evidence-based medicine (EBM), ou médecine factuelle. Il s’agit de « l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse des meilleures données actuelles pour la prise de décision dans les soins à prodiguer à des patients individuels ». La pratique de l’EBM intègre à la fois des données scientifiques externes issues de la recherche, mais aussi l’expérience clinique du praticien. S’ajoute un troisième pilier, celui des préférences du patient. Ce concept fait aussi son chemin en médecine vétérinaire. En pratique, dans l’EBM, face à un malade, le médecin doit formuler la question clinique à résoudre et rechercher les preuves les plus adaptées pour y répondre. Il s’agit notamment d’être capable d’examiner de façon critique les informations scientifiques, c’est-à-dire de s’assurer de leur fiabilité. Tout comme de leur utilité.

La pratique de la médecine factuelle vétérinaire apparaît donc comme une méthode de travail. Avec en toile de fond l’ambition pour le praticien de se mettre à jour régulièrement, et de garder l’esprit critique. Et avec pour finalité de proposer la solution la plus pertinente pour l’animal malade, en accord avec son propriétaire. Une décision éclairée et partagée. Mais finalement, n’est-ce pas déjà le propre de la médecine vétérinaire ?

1 Lire l’article pages 12 et 13 de ce numéro.