ANALYSE
La diversité et l’inclusivité sont des valeurs importantes pour les étudiantes et étudiants vétérinaires qui se mobilisent dans les ENV. En voici quelques exemples.
Elles sont déjà 19 membres au bureau d’Alfort.e.s1, le club Féministe de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), né début 2021 et qui propose de parler du sexisme dans la société, tout en étant centré sur ce qui se passe dans l’ENVA. Un premier sondage auprès des Alforiennes et Alforiens montre un accueil plutôt positif, malgré certaines remarques : « Vous êtes 80 %, il n’y en a pas besoin » ou « on ne peut plus rien dire ». Quiterie, Amaryllis, Romane et les autres souhaitent informer sur le féminisme, enquêter sur l’emprise du sexisme au sein de l’ENVA, notamment en partageant des initiatives d’autres écoles, mais aussi se former à l’accompagnement des victimes de violences. L’arrivée à la prochaine rentrée des A1, mineurs, va nécessiter un renforcement de tous les aspects de prévention dans le cadre de l’Accueil, déjà bien pris en charge grâce à la concertation et la coordination en amont entre l’ensemble des étudiants, le comité éthique et l’administration, qui valide les activités proposées. Les premiers retours sur l’enquête en cours sur les violences sexistes et sexuelles montrent le manque de connaissances sur le sujet de la part des étudiants justifiant la nécessité d’une formation dès l’entrée à l’ENVA.
Le Club LGBTQ + de l’ENVA existe depuis quatre ans, et, au-delà des projections de films organisées les années précédentes, Alfier.e.s Vétos développe depuis cette année une sensibilisation sur sa page Facebook2. Les posts sont axés sur la pédagogie, car l’incompréhension vient surtout de l’ignorance. Sont clairement présentées les différentes orientations sexuelles, les identités de genre, comment agir et parler de façon respectueuse. Les membres du Club souhaitent surtout une meilleure inclusivité au sein de l’École, avoir plus de visibilité, de reconnaissance. « Nous sommes en contact avec les écoles d’ingénieurs, où les clubs LGBTQ + existent depuis presque trente ans pour certains. Science Po, Centrale, les ENS, toutes ces grandes écoles ont une véritable démarche d’inclusivité », précise Élise. En matière de transidentité, l’administration a mentionné la possibilité d’effectuer la transition administrative au sein de l’école, une démarche appréciée par les étudiantes et les étudiants.
Le club3 existe depuis octobre 2019 et a vocation à accueillir des formations afin que les étudiants sachent détecter un comportement de harcèlement sexuel, apprennent à y faire face pendant et après en écoutant les victimes et en les orientant vers des professionnels (psychologues, groupes de parole, etc.). Ce n’est pas un club féministe et il compte une trentaine de membres. Il a été mis en place par Fleur lorsqu’elle a pris conscience, à la suite d’une conversation avec une amie étudiante à l’ENS de Cachan, que rien n’existait à l’ENV de Lyon pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Malheureusement, en raison des confinements successifs, beaucoup de choses déjà préparées (formation avec l’association CLASCHES - Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur4 - campagne d’affichage, etc.) n’ont pu se faire. L’administration de VetAgro Sup (Marcy-l’Étoile), soucieuse de la prévention des violences, suit avec une attention particulière les activités de ce club.
Créé en 2019, Vet’Out compte une soixantaine de membres, avec plus de 200 followers sur Facebook5. Vet’Out est soutenu, notamment financièrement, pour certains projets par l’administration, et a récemment installé des tables de bois, peintes aux couleurs du drapeau LGBTQI + sur le campus de l’école. Lorsque les mesures sanitaires se seront allégées, des tables rondes et des soirées-films suivies de débats seront organisés.