Gérer le décès d’un collaborateur - La Semaine Vétérinaire n° 1904 du 18/06/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1904 du 18/06/2021

Management

ENTREPRISE

Auteur(s) : Par Christelle Fournel

Parmi les situations complexes auxquelles un manager peut être confronté, le décès d’un collaborateur s’avère une épreuve particulièrement délicate. Pondérer son approche, ses actes, ses paroles, auprès de tous, sans s’oublier soi-même, telle est la règle de base.

La disparition d’un collaborateur est toujours une épreuve dans une entreprise vétérinaire. Les vétérinaires associés se retrouvent en première ligne et leur réaction s’avère lourde de signification, tant pour la famille que pour l’équipe.

Contacter la famille

Appeler la famille permettra d’abord de prendre les informations utiles à transmettre au reste de l’équipe. Cette interaction sera également le moment de transmettre un message de condoléances et de soutien tout en proposant l’aide de l’entreprise. Il est aussi l’occasion d’aborder le sujet des initiatives à prendre lors de l’enterrement. Qui peut venir ? Peut-on offrir une gerbe de fleurs au nom de l’équipe ?

Communiquer avec l’équipe

Avant tout échange avec l’équipe, les vétérinaires associés devraient échanger entre eux, pour aligner leur communication, partager leur ressenti, réfléchir aux actions à mettre en place.

L’équipe d’une clinique étant généralement assez restreinte, certains peuvent être au courant avant les vétérinaires associés. Or tout le monde doit bénéficier du même niveau d’information, tout en recevant un message personnalisé en fonction de sa sensibilité propre et de son niveau de relation avec la personne défunte. La communication se fait si possible par oral de manière à laisser la place aux réactions et à l’échange. Il faut aussi penser à contacter très vite les personnes absentes.

Chacun réagissant de manière très différente à l’annonce d’une disparition, il faut donc respecter tous les types de réactions. Certains préféreront le silence, d’autres voudront s’épancher en exprimant leurs émotions. Le manager d’équipe doit d’abord privilégier le silence et l’écoute de l’autre. Par ailleurs, il a aussi le droit à un moment de solitude et d’indisponibilité, ce qui montre qu’il est lui-même très affecté et que chaque membre de l’équipe est important.

Reprendre le travail en douceur

Lorsqu’une équipe traverse une grave crise comme celle d’un deuil, rester trop longtemps dans un état de stupeur et de sidération n’est ni bénéfique pour l’équipe, ni pour l’entreprise. Il est tout à fait possible de contacter la médecine du travail pour chercher un soutien psychologique dédié aux salariés. Assez tôt, mais avec beaucoup de délicatesse, il faut pouvoir réorganiser le travail, l’emploi du temps, contacter la responsable des ressources humaines, le comptable, etc.

En revanche, si la personne défunte avait un endroit dédié dans la clinique, comme un vestiaire ou une salle de consultation personnalisée, il convient de respecter un certain délai pour débarrasser ses affaires : une façon d’honorer sa mémoire et de prendre en compte la sensibilité de chacun.

Enfin, que faire envers les clients ? Il n’existe pas de réponse précise : les modalités de l’information dépendront des souhaits de la famille avant tout, et plus secondairement, de l’avis de l’équipe.

Et si le collaborateur est un associé ?

Lorsqu’un associé décède, les principes de communication restent les mêmes. Certains éléments se trouvent hypertrophiés : la place des autres associés dans la gestion de l’évènement, les interactions avec la famille du défunt, les soins apportés dans la communication de l’équipe.

Si le décès fait suite à une longue maladie, l’équipe pourra être avertie en amont, l’organisation de l’activité modifiée afin de soulager l’associé malade et de prévoir l’avenir en fonction des issues possibles.

Quoi qu’il en soit, la difficulté réside dans l’équilibre entre la gestion de l’émotionnel de chacun, y compris soi-même, et le maintien de l’activité. Cet équilibre se trouve d’autant plus fragile que les clients s’inquiéteront sans doute de l’absence de l’associé. Leur demander de rester discrets préservera sans doute au mieux le moral de l’équipe.