Toucher juste

Le sentiment que l’on est à sa place avec le métier que l’on exerce, que celui-ci donne du sens à sa vie, autorise assurément à en parler. Le simple récit de son travail au quotidien suffit alors à en dresser un portrait fidèle, chaleureux, et ainsi à lui faire honneur. Pour peu que l’on possède le talent d’un conteur. Dans cette suite de Allô le véto¹, Stéphane Girodon, praticien mixte dans le Finistère, entre les monts d’Arrée et les Montagnes Noires, confirme les grandes qualités du premier opus (vendu à 4000 exemplaires). À travers une quarantaine de nouvelles anecdotes – qui sont autant de rencontres et de situations inattendues, piquantes ou cocasses, d’un vétérinaire rural – la simplicité, l’humour, la sincérité et la sensibilité de l’écriture captivent et touchent juste. La paradoxale intemporalité de ces chroniques d’un vétérinaire d’aujourd’hui prouve aussi que tant qu’il y aura des animaux à soigner et des maîtres à réconforter, notre métier, malgré ses vicissitudes (dont ces pages témoignent admirablement) restera à la hauteur des jeunes vocations qu’il suscite. À travers ce que notre confrère écrit à la première personne, c’est la réalité vivante du travail de quantité d’entre nous qui s’exprime.

• Allô, le véto ? Tome 2 : Du poil de la bête de Stéphane Girodon, Locus Solus, 14 x 20,5 cm, 256 pages, 12,90 €.

• 1. Voir La Semaine Vétérinaire n°1714 du 6 avril 2017, page 56.