Quel impact la crise Covid a-t-elle eu sur votre clientèle ? - La Semaine Vétérinaire n° 1912 du 17/09/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1912 du 17/09/2021

EXPRESSION

Auteur(s) : Par Clémentine Kervinio

Un été durant lequel la menace de la quatrième vague a pris forme, une rentrée où persistent encore des incertitudes sanitaires… Comment l’activité des cliniques vétérinaires a-t-elle été influencée par la crise du Sars-CoV-2 ?

Marie-Laure Fastier (L 93)

Praticienne en canine à Fresnes (Val-de-Marne)

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Une fréquentation en hausse

En mars et avril 2020, le chiffre d’affaires a baissé de 48 %. Dès la fin du confinement, la reprise a été très forte car il a notamment fallu rattraper les vaccins et les stérilisations. Durant les confinements suivants, certains clients consultaient moins, mais globalement notre travail, la fréquentation et le chiffre d’affaires sont restés identiques à ceux que nous connaissions en temps normal. En mai 2020, les clients étaient particulièrement loquaces en consultation et à l’accueil, mais notre équipe avait aussi besoin d’échanger et de savoir comment chacun avait traversé cette période inédite. Quelques propriétaires sont restés reconnaissants de notre travail durant les confinements. La charge de travail actuelle est plus élevée qu’avant la crise, notamment en raison de nouvelles adoptions, de chiens principalement. Le télétravail a permis à certains clients de se décider à accueillir un animal, après avoir mûrement réfléchi : ils sont très investis auprès de leur nouvel animal de compagnie.

Jérôme Kaiser (N 04)

Praticien mixte à Pont-Croix (Finistère)

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En rurale, l’activité n’a presque jamais diminué

La fréquentation à la clinique a diminué durant les mois de mars et d’avril 2020 – moins 35 % environ –, puisque nous avons reporté les consultations et chirurgies non urgentes. En mai, la baisse a été moins marquée, puis la fréquentation est revenue à la normale, y compris durant les confinements suivants. En rurale, les prophylaxies ont été différées durant le premier confinement et nous avons eu moins de demandes pour des prises de sang d’achat, mais l’activité s’est toujours maintenue car toutes les interventions sont relativement urgentes. Depuis le début de l’année 2021, l’activité est plus élevée en canine qu’avant la crise. Durant les confinements, nous avons beaucoup communiqué sur nos disponibilités et notre organisation – conditions d’accès à la clinique, de délivrance des médicaments, gestes barrières, etc. – et nos clients ont été compréhensifs et respectueux. Nous ne portons pas de masque en exploitations, car nous sommes en extérieur et gardons nos distances.

Hervé Poulet (L 86)

Praticien en canine à Grenoble (Isère)

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Les clients sont plus disponibles pour leur animal

Durant le premier confinement de 2020, nos clients étaient reconnaissants que nous continuions à travailler et le contact avec eux était très bon, ce que j’ai beaucoup apprécié. L’activité a baissé à ce moment-là – moins 15 à 20 % de chiffre d’affaires –, avant d’augmenter à nouveau, puis de s’intensifier car il a fallu rattraper les soins « non urgents ». Elle est ensuite restée supérieure à ce que nous connaissions avant la crise – environ 10 % de plus. Les deux autres confinements n’ont d’ailleurs eu aucune répercussion sur notre travail : 2020 et 2021 sont donc de bonnes années en termes d’activité. Le télétravail permet aux propriétaires de passer du temps avec leur animal et d’être vigilants à leur état de santé. Le pouvoir d’achat de nos clients ne semble pas avoir baissé et le budget qu’ils n’ont pas pu dépenser dans des activités et sorties est disponible pour des soins vétérinaires. Le passage à l’acte d’acquérir un animal a probablement été accéléré, car il y a un regain d’adoptions.