3080 vétérinaires déclarent une activité équine - La Semaine Vétérinaire n° 1923 du 03/12/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1923 du 03/12/2021

Spécial congrès de l’Avef

ANALYSE MIXTE

Auteur(s) : Par Marine Neveux

Le congrès annuel de l’Association vétérinaire équine française (Avef) a été l’occasion de dresser un état des lieux intéressant de la démographie vétérinaire équine. Focus.

La pratique vétérinaire équine bénéficie d’une dynamique à la hausse ! En effet, comme l’a détaillé notre confrère Pascal Fanuel (Conseil national de l’Ordre des vétérinaires) : « En 2015, 2328 vétérinaires revendiquaient une activité équine, en 2020, ils sont 3080 ! ». Deux tiers de ces 3080 vétérinaires ont une activité équine dans le cadre de structures mixtes. Les autres (36,5 %) exercent dans des structures où elle est exclusive.

Le profil des vétérinaires équins

Les modalités d’exercice vétérinaire montrent que 78 % des hommes pratiquent en libéral alors que, chez les femmes, le salariat prédomine. Les vétérinaires à activité équine se concentrent en Normandie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et en régions toulousaine et bordelaise où il y existe aussi de nombreuses structures équestres.

D’après le Conseil national de la spécialisation vétérinaire, 39 vétérinaires seraient spécialistes en équine. Un chiffre qui pourrait augmenter dans les années à venir avec l’arrivée des résidents sur le marché du travail.

Le groupe de travail VetFuturs s’est penché sur l’évaluation de la demande en vétérinaires équins dans les années à venir. Le modèle est basé sur un stock de vétérinaires praticiens qui n’est pas fixe car il existe d’autres types de sortie de l’exercice en équine que celle des vétérinaires retraités (on peut avoir plusieurs métiers dans sa carrière). « On observe des vétérinaires qui sortent du statut de praticien pour faire autre chose. Donc chaque année, on a une érosion du nombre de vétérinaires », témoigne Pascal Fanuel. En outre, comme le note Charles-François Louf, président de l’Avef, « beaucoup de vétérinaires changent d’espèces et arrêtent de faire de l’équine pour partir en canine ». La question suivante est : pourquoi ? « Cela reste à explorer », conclut Pascal Fanuel.

Quel maillage pour demain ?

Quelle sera la répartition des vétérinaires équins sur le territoire ? Caroline Desmaizières, vétérinaire en Gironde, apporte plusieurs pistes de réponse. « Les vétérinaires équins ont un poids administratif de plus en plus important à gérer au quotidien ». En outre, « aujourd’hui, il y a de plus en plus de chevaux à soigner, de travail. On a une réelle augmentation de la demande pour les soins aux équidés, mais la pénurie dans les effectifs de vétérinaires pose problème ». Où sont les vétérinaires ? L’hypothèse se trouve peut-être dans le temps partiel. « Aujourd’hui, il faut 3 personnes pour faire un temps plein ». En équine, il existe de gros pôles, donc un attrait pour les structures proches de grandes villes, ce qui peut poser un problème de pénurie en zones rurales. Caroline Desmaizières évoque aussi la volonté de concilier vie professionnelle et vie privée, et la problématique de la continuité de soins : « Il y a une mutation sociétale et un décalage entre la vocation de soignant et le statut de prestataire de services que l’on va nous demander ».

Le paysage équin est en mutation. Le « travailler ensemble est peut-être une solution pour répondre aux problèmes de la profession et mettre en commun des services (gardes partagées, mise en réseau de plusieurs structures pour avoir accès à des prix, aux services administratifs, informatiques, marketing et communication…) »