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EDITO
Auteur(s) : Marine Neveux
Dans quelques jours, la plus grande ferme de France rouvrira ses portes à Paris, après une édition gelée en raison de la pandémie. Cortèges de perches, de smartphones et de bêtes… politiques sont à prévoir pour ce Salon international de l’agriculture. Un enjeu pour les candidats à la présidentielle. Le show sera dans les allées, où il est de bon ton de caresser dans le sens du poil les bêtes et… les électeurs !
L’animal, bête d’affiche à la présidentielle : un bien face à la frilosité récurrente des politiques à embrasser les sujets épineux de sa cause comme la chasse à courre, la corrida, le foie gras… Les législations successives ont d’ailleurs jusque-là écarté ces sujets.
L’animal est un sujet attendu par les Français. L’impulsion a été donnée aux élections européennes en 2019 avec la percée du Parti Animaliste, fort d’un programme dédié à l’animal et qui aiguillonne les autres formations pour qu’elles s’engagent sur le thème.
L’actualité rappelle tristement des cas de maltraitance de chien, sans compter les images de caméra cachée dans des élevages ou des abattoirs. Les ONG ont eu un rôle de révélateur important, portant le débat à la connaissance des Français qui ne feront pas l’impasse lors de leur choix aux urnes en avril. D’ailleurs, une plateforme soutenue par 28 ONG incite les candidats à s’engager pour les animaux avec 22 mesures1.
Sur quels terrains se placent les candidats ? Ils ont des positions parfois peu convergentes, entre pro animalisme et opérations de séduction des chasseurs et des éleveurs, dont plus d’un présidentiable a déjà apprécié l’importance sur l’échiquier d’une élection. Les plus timides s’accordent sur la biodiversité. Mais les sujets qui font sens pour les électeurs ne manquent pas : fermes usines, souffrance animale, abandons, insecticides et pollinisateurs, etc. Certains en appellent même à la création d’un secrétariat à la condition animale, à un ministère de la ruralité. L’animal devient incontournable en politique.