Santé et sécurité
ENTREPRISE
Auteur(s) : Par Jacques Nadel
La propagation rapide et la forte contagiosité du variant Omicron posent la question d’une ventilation suffisante des établissement de soins vétérinaires, notamment de leur salle d’attente.
Ouverture des fenêtres et des portes cinq minutes au minimum par heure, VMC simple flux extrayant l’air vicié de la salle, ou double flux se chargeant en plus de faire entrer de l’air extérieur filtré, refroidi ou réchauffé suivant la saison, sans contact entre l’air vicié et l’air « neuf », voire installation d’un purificateur d’air… Il est recommandé dans les établissements recevant du public (ERP) de mettre en œuvre, conjointement aux mesures barrière individuelles et de distanciation, une stratégie environnementale en milieu clos de maîtrise de la qualité de l’air afin de réduire le risque de transmission du Covid-19, particulièrement sous forme d’aérosols. Cette stratégie repose sur un renouvellement régulier de l’air dans tous les espaces clos au moyen d’une aération (ouverture des fenêtres…) et/ou d’une ventilation naturelle ou mécanique, à condition que cette circulation de l’air soit efficace.
Le Code du travail, et notamment son article R4222-5, dispose que « l’aération par ventilation naturelle, assurée exclusivement par ouverture de fenêtres ou autres ouvrants donnant directement sur l’extérieur est autorisée lorsque le volume par occupant est égal ou supérieur à 15 mètres cubes pour les bureaux et les locaux où est accompli un travail physique léger et à 24 mètres cubes pour les autres locaux ».
Dans les autres situations, en complément de l’aération par ouverture des ouvrants (lorsque cela est possible), le renouvellement de l’air est assuré en continu par un système de ventilation naturelle ou mécanique dont les débits d’air respectent les prescriptions du règlement sanitaire départemental (RSD) type et du Code du travail.
Le RSD type et le Code du travail prescrivent des normes en termes de ventilation selon le type de locaux. Le flux d’air réglementaire dans un cabinet vétérinaire est de 25 m3/h par personne en cas de ventilation mécanique (article R4222-6 du Code du travail). Si l’on suppose qu’une salle de consultation peut recevoir deux personnes en plus du vétérinaire, le renouvellement d’air neuf doit être de 75 m3/h (3 x 25 m3/h).
Dans la salle d’attente, le débit réglementaire est de 18 m3/h par personne (selon le RSD type en cas de ventilation mécanique ou naturelle par conduits). Une salle d’attente pouvant, par exemple, recevoir 8 personnes nécessite une entrée d’air neuf de 144 m3/h (8 x 18 m3/h).
Pour s’assurer que le système de ventilation est fonctionnel, il faut vérifier que les orifices d’entrée et d’extraction d’air ne sont pas obstrués. Le bon fonctionnement du système mécanique d’extraction d’air (VMC) peut être contrôlé par le test du papier (il doit rester collé sur chaque bouche de ventilation).
Pour les locaux disposant d’un système de ventilation mécanique (en particulier VMC double flux), la conformité du système aux prescriptions réglementaires peut être appréciée au regard des spécifications techniques du dispositif de ventilation (débits d’air indiqués dans la fiche technique du dispositif de ventilation mécanique).
La qualité du renouvellement de l’air peut être appréciée également par la mesure de la concentration en dioxyde de carbone (CO2). Dans tous les cas, il convient de s’approcher le plus possible de la valeur de 400 ppm qui correspond à la concentration extérieure en CO2. Une concentration en CO2 supérieure à un seuil de 800 ppm doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper momentanément la salle et à agir en termes d’aération/ventilation/renouvellement d’air et/ou de réduction du nombre de personnes admises dans les locaux d’un ERP. Il existe de petits appareils permettant de mesurer ces taux de CO2 à partir de 50 euros. La technologie recommandée est NDIR (capteur infrarouge non dispersif).