EXPRESSION
Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL BÉRAUD
Le recours à des vétérinaires à domicile poursuit sa progression, avec notamment de plus en plus de demandes concernant les euthanasies ou les bilans comportementaux. Deux domaines où des liens professionnels intéressants se créent de la clinique au domicile. Quant au matériel utilisé, il continue à se miniaturiser, améliorant ainsi encore sa portabilité.
PIERRE FABING (A14)
Associé de VetoAdom (Paris et Île-de-France)
UN DÉBUT DE DEMANDE POUR DES ANIMAUX TRÈS ÂGÉS
Pour certains animaux, notamment âgés, je collabore parfois avec le vétérinaire libéral traitant. Une fois qu’il a établi le diagnostic médical, il me réfère les soins restant à faire à domicile quand les propriétaires ne peuvent pas les réaliser eux-mêmes. Par exemple, dernièrement, un propriétaire a tenu à ce que son chat, qui traversait une crise diabétique aiguë, soit hospitalisé de jour en clinique, mais avec un retour de l’animal chez lui durant les nuits. Certains propriétaires nous demandent aussi désormais de les accompagner durant les derniers mois ou jours de vie de leur compagnon. Pour soulager certains patients, nous les réhydratons, leur administrons des anti-nauséeux, des antidouleurs, etc. Dans le cas d’un animal en fin de vie, cela permet aussi, après quelques jours de soins palliatifs, de laisser au propriétaire le temps de mûrir sa réflexion sur un souhait final d’une euthanasie à domicile.
ANNE-CLAIRE GAGNON (T84)
Praticienne à domicile en référé pour du comportement félin (Lille et région parisienne)
IL Y A DAVANTAGE DE BILANS COMPORTEMENTAUX
Quand des confrères généralistes ont écarté tous les problèmes médicaux, ils proposent mes services de consultation de comportement à domicile. Sans avoir à poser de questions, je peux directement percevoir quantité de paramètres pertinents, comme le niveau sonore des personnes, leur comportement avec leur chat, le niveau de propreté des bacs… À l’issue de la consultation, j’envoie un compte rendu au propriétaire et au praticien traitant, qui découvre alors souvent des choses dont le propriétaire ne lui avait jamais parlé… Certains propriétaires sont demandeurs de bilans pour de jeunes chats afin de mieux comprendre leur comportement et d’avoir de bonnes bases de vie avec eux. Enfin, pour des chatons qui ont été abandonnés, je trouve souvent utile de leur prescrire le plus tôt possible – avant la mise en place de troubles – des compléments alimentaires que leur vétérinaire généraliste habituel peut leur fournir. De la clinique au domicile, il y a des liens professionnels intéressants à tisser.
SYLVAIN RANSON (A98)
Praticien canin en urgences à domicile (AdomVET, Lyon)
DU MATÉRIEL PORTABLE MINIATURISÉ AU TOP !
Actuellement, la demande poursuit sa hausse, sur la trajectoire des années précédentes. Nous pratiquons de plus en plus d’euthanasies à demeure, y compris pour des chiens, car les praticiens des cliniques signalent notre existence à leur clientèle, qui fait alors appel à nous pour assurer à leurs animaux une fin de vie plus sereine à domicile, entourés par leur famille. Pour moi, les nouveautés essentielles concernent l’amélioration continue du matériel dont nous sommes équipés. La miniaturisation des appareils ne se fait plus au détriment de la qualité. Dernier exemple en date, l’utilisation de sondes d’échographie sans fil reliées en wifi à nos tablettes. Tout ce nouveau matériel permet de proposer des prises en charge professionnelles et optimales. Imagerie, oxygénation, examens sanguins sont autant d’explorations rendues possibles grâce à cette portabilité. Objectivement, 95 % des urgences sont aujourd’hui gérées efficacement au domicile du propriétaire.