EXPRESSION
Auteur(s) : Yves Buret, praticien (44)
Suite au dossier paru dans La Semaine vétérinaire n° 1937 du 25 mars sur l’euthanasie, notre confrère nous faire part de l’évolution qu’il constate sur cet acte.
Qui n’a pas chanté adolescent la complainte du cheval (blessé) Stewball ? Et en complément du dossier « Mieux comprendre les enjeux de l’euthanasie » et sans se prononcer sur les prérequis exposés, nous pouvons témoigner de rares, mais non exceptionnelles, demandes en garde, voire nocturnes, qui illustrent la difficulté de la confrontation à la mort ; inversement nous gardons en mémoire avec respect une grand-mère qui, malgré l’incontinence fécale, accompagnera seule à domicile la fin de son épagneul breton.
La première visite de mon premier emploi fut une euthanasie canine à domicile, véritable non-sens et tragédie médico-sociologique du débutant. C’était aussi l’époque où certains propriétaires craignaient que nous gardions l’animal pour une nouvelle carrière de vivisection !
Au début des années 2000, pour prévenir l’introduction du prion dans la chaîne alimentaire, l’abattage d’urgence pour accident de bovins est suspendu et compensé par une euthanasie et une indemnisation bouchère forfaitaire prises en charge par l’État. Coïncidence ou exemple ? À l’arrêt de la mesure, l’euthanasie trouve sa place en pratique rurale et remplacera avantageusement la « massothérapie » de veaux gras condamnés.
En dépit de son coût, elle reste demandée par certains professionnels notamment détenteurs de vaches chevauchées ainsi que des propriétaires de NAC fermiers soucieux d’abréger l’agonie.
Le dossier ouvre l’évolution des mentalités et la lecture d’un extrait de La Terre, d’Émile Zola, permettra de découvrir le témoignage d’un autre siècle.