EDITO
Auteur(s) : Tanit Halfon
La vie professionnelle vétérinaire n’a rien d’une traversée tranquille. Quelquefois, ça tangue de trop, jusqu’au naufrage. Que faire pour l’éviter ? Mieux comprendre le phénomène. C’est tout l’enjeu de l’enquête qui a été lancée en 2019 par l’Association Vétos-Entraide et le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires. Une partie des résultats vient d’être publiée dans la dernière revue de l’Ordre*. Le constat est malheureusement inquiétant. Les indicateurs de burn-out – épuisement professionnel et cynisme - sont significativement plus élevés que ceux d’un échantillon de référence et même que ceux observés chez les exploitants agricoles. Les femmes présentent un épuisement émotionnel plus marqué que les hommes. Les vétérinaires souffrent aussi de pensées suicidaires ; presque un quart d’entre eux en ont eu les semaines précédant l’enquête, dont près de 5 % fréquemment. C’est trop, et bien plus que ce qui est observé dans la population générale : selon Santé publique France, en 2019, 4,5 % des femmes et 3,1 % des hommes (population des actifs) avaient eu des pensées suicidaires dans les douze derniers mois. Plusieurs facteurs de stress ont été identifiés : la charge de travail ; le conflit entre vie professionnelle et vie privée ; la peur de l’erreur ; le travail morcelé et les tensions entre collègues. Toutes ces informations sont vitales pour aider au mieux les personnes en difficulté. Et les ramener, autant que faire se peut, à bon port.
Toute personne qui le souhaite, quelle qu’en soit la raison, peut déjà trouver de l’aide auprès de l’Association Vétos-Entraide, joignable par téléphone au 09 72 22 43 44 ou par mail à ecouter@vetos-entraide.com.