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PHARMACIE
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
Avec une croissance de 6,2 % en 2021, son activité santé animale poursuit sa nette progression. Son antiparasitaire Nexgard a été l’un de ses produits les plus vendus.
Une nouvelle année de croissance pour Boehringer Ingelheim. Ses résultats annuels 2021, présentés le 5 avril dernier, témoignent d’une augmentation de 6,2 % du chiffre d’affaires de sa division santé animale. Une dynamique qui se confirme aussi pour ses autres activités en santé humaine. Côté organisation, l’entreprise a annoncé un plan social qui entraînerait la suppression d’une centaine de postes pour motifs économiques sur ses sites lyonnais.
En 2021, la division santé animale de Boehringer Ingelheim a atteint un chiffre d’affaires de 4,3 milliards euros (contre 4,1 milliards euros en 2020). Comme l’année dernière, cette activité est portée par le segment des animaux de compagnie. Son produit Nexgard, un antiparasitaire pour chiens, connaît une forte croissance de 16,6 % et un chiffre d’affaires net de 916 millions d’euros (contre 804 millions d’euros en 2020). Les ventes de son autre antiparasitaire Frontline pour chiens et chats connaît une hausse de 4,8 % pour un total de 418 millions d’euros (contre 406 millions d’euros en 2020). « La croissance dans ce segment a également été alimentée par l’augmentation des adoptions d’animaux de compagnie pendant la pandémie de la Covid-19 » précise le laboratoire. Côté animaux de rente, la dynamique est timide. « Le segment du bétail n’a connu qu’une croissance modérée en raison de la pandémie de Covid-19 en cours et de la peste porcine africaine, en particulier en Asie et en Europe. » Dans le détail, le segment porcin mondial a lui progressé de 3 %, le vaccin porcin Ingelvac Circoflex a enregistré une baisse de ses ventes de 2,7 % pour atteindre 253 millions euros (contre 264 millions euros en 2020).
En parallèle de cette bonne dynamique, le laboratoire a annoncé, en février dernier, le lancement des projets de « transformation de ses opérations industrielles en santé animale au périmètre des sites de production lyonnais » et « d’évolution de certaines fonctions supports, principalement basés à Lyon ». Ce plan pourrait entraîner la suppression nette de 128 postes (102 sur les sites industriels lyonnais et 26 pour les fonctions supports). « Cette transformation a vocation à restaurer et pérenniser la compétitivité des sites industriels du Grand Lyon, qui font face à une baisse importante d’activité (moins 30 % sur les trois dernières années) ainsi qu’à une augmentation de leurs coûts sur un marché hautement concurrentiel » explique Boehringer Ingelheim. De son côté, l’intersyndicale a appelé le 7 avril tous les salariés à faire grève pour « défendre l’emploi dans le groupe et exiger des mesures de très haute qualité ». En réponse, le laboratoire assure dialoguer avec les représentants du personnel pour mettre en place « des mesures d’accompagnement de haut niveau, afin de limiter les conséquences sociales pour les collaborateurs impactés ».
Des investissements maintenus
Pour 2022, le laboratoire prévoit une légère augmentation de ses ventes nettes. Bien qu’il n’exclue pas que ses résultats soient affectés par la pandémie de la Covid-19 et les tensions géopolitiques en Europe. Il annonce son intention de poursuivre ses investissements en recherche et développement et prévoit par ailleurs de continuer à investir 30 millions d’euros chaque année dans la région lyonnaise et 25 millions pour le site de Toulouse, jusqu’en 2026.