Engagement politique des vétérinaires : qu’en pensez-vous ?

Praticien canin et maire à Montbrison (Loire)

« L’écologie est encore trop liée à la gauche »

Je trouve effectivement important que les professions libérales (dont les vétérinaires) exercent des mandats politiques, même si c’est difficile car cela suppose souvent de beaucoup ralentir notre activité… Concernant l’émergence du Parti animaliste, c’est un mouvement que je respecte à condition qu’il sache demeurer indépendant et qu’il continue à creuser des sujets intéressants. Par exemple, je pense comme eux qu’il faut renforcer les contrôles pour les élevages des animaux de compagnie. En rurale, je suis en revanche en faveur d’un changement plus progressif des conditions d’élevage, pour éviter une baisse trop brutale de la productivité. Par ailleurs, je m’interroge sur le financement et sur le budget qu’il faudrait allouer à certaines autres de leurs propositions (comme cette idée d’ajouter une part fiscale quand on possède des animaux de compagnie). Enfin, plus globalement, je trouve regrettable que les questions d’écologie apparaissent toujours davantage « rattachées » à des forces de gauche, alors qu’elles devraient aujourd’hui absolument appartenir à tous les partis…

Candidate aux législatives du Parti animaliste (Première circonscription du Nord).

« Mettre l’animal au centre de la vie des humains »

J’ai choisi le métier de vétérinaire car j’avais envie de servir la cause animale. Or aujourd’hui, alors même que de nombreux animaux de compagnie sont devenus des « membres » de la famille, je trouve que le cadre légal qui les entoure a peu évolué. Certaines des questions importantes qui les concernent (comme l’accès aux soins ou le sort des animaux en cas d’incapacité du maître) ne sont jamais évoquées lors des débats politiques dits classiques. Par ailleurs, mon métier m’a amenée à découvrir la réalité concrète des abattoirs, des élevages et des laboratoires de recherche. J’ai donc le sentiment d’avoir la responsabilité de porter en quelque sorte la « voix » de ces animaux dans le débat public. C’est pourquoi je suis candidate pour le Parti animaliste pour les prochaines législatives. L’une des mesures que j’ai particulièrement à cœur est la nécessité de créer un poste de ministre d’État à la Protection animale. Une autre serait d’admettre les animaux de compagnie dans les Ehpad. A minima, j’espère que le programme du Parti animaliste donnera des idées et qu’il inspirera des solutions aux autres formations politiques.

Praticienne à temps partiel et agricultrice dans l’Allier

« S’engager est important mais pas facile »

J’ai déjà participé à des municipales. Et aux dernières régionales, j’ai même fait campagne en faveur d’Europe Écologie Les Verts (EELV). Mais, même dans un « petit » parti comme celui-ci, ce n’est pas forcément facile de s’y retrouver complètement, puisqu’en fait il faut défendre les idées de la tête de liste… Si je me rapproche des élus, c’est pour essayer de leur faire davantage prendre en compte certains de mes chevaux de bataille en matière de protection de l’environnement et de défense de la biodiversité. Aujourd’hui, je suis toujours adhérente à EELV mais j’en suis temporairement désengagée. En revanche, j’agis toujours. Par exemple, grâce à mon diplôme inter-écoles en pathologie apicole, je suis de près la mortalité des abeilles, en étant la référente de l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements des abeilles (OMAA) en Auvergne-Rhône-Alpes. J’ai aussi développé une activité qui incite des particuliers ou des entreprises à compenser leurs émissions de CO₂ en finançant la plantation d’arbres et de haies dans des fermes¹. Les structures vétérinaires y sont d’ailleurs les bienvenues !

• 1 En savoir plus sur www. OCO. green