EDITO
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
Marc Fesneau, jusqu’ici ministre des relations avec le Parlement, succède à Julien Denormandie au désormais ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. La nomination de ce fils d’exploitant agricole a de quoi rassurer le monde rural. Il se désigne comme « le porte-parole de la ruralité » et dit être à l’aise avec les sujets agricoles. Il faut reconnaître que son curriculum vitæ parle pour lui. Il a travaillé pendant plusieurs années pour la Chambre d’agriculture dans le Loir-et-Cher. Il a aussi été conseiller régional et s’est investi sur les sujets d’aménagement du territoire, de ruralité et d’agriculture. Il n’est donc pas étonnant que la FNSEA1 salue sa nomination tout en rappelant ses attentes fortes, notamment au sujet du revenu des agriculteurs. La tâche du nouveau ministre ne sera pas aisée ; de nombreux dossiers chauds l’attendent rue de Varenne à Paris. Les contours de ce ministère sont redessinés par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine (hausse des prix des carburants, du gaz, des aliments du bétail…). La souveraineté alimentaire est dorénavant l’une de ses priorités. Le nouveau ministre devra poursuivre les travaux de son prédécesseur sur des questions qui concernent directement la profession comme le plan de financement des ENV ou encore le maillage vétérinaire. Il devra aussi répondre aux attentes sociétales à propos du bien-être animal. À ce sujet, des associations de protection animale l’attendent au tournant. « Député, il avait notamment voté contre l’obligation d’installer un contrôle vidéo dans les abattoirs » tacle l’OABA2 qui s’insurge contre sa nomination à ce ministère. Lors du vote de la loi Egalim, il s’est opposé à la fin des cages pour les poules pondeuses et les lapins. Il a aussi voté contre l’interdiction de la castration à vif des porcelets. À ce stade, il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité de son action. Une chose est sûre, le nouveau ministre devra convaincre.