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ENTREPRISE
Auteur(s) : Par Françoise Sigot
La qualité des relations entre collègues et hiérarchie a un impact important sur la qualité de travail et le bien-être de chacun. Mais savoir créer, et plus encore, entretenir une bonne ambiance ne s’improvise pas.
Une récente étude du cabinet de recrutement Michael Page indique que 97 % des salariés pensent qu’il est important d’avoir de bonnes relations au travail. Pourtant, dans l’univers des cliniques vétérinaires comme ailleurs, l’ambiance n’est pas toujours au beau fixe. Certes, les petits tiraillements font partie de la vie professionnelle comme de la vie personnelle et des tensions légères et passagères sont difficilement évitables, mais les petits conflits peuvent rapidement impacter l’ambiance générale de l’entreprise. Or, des collègues qui s’entendent bien sont plus à même d’échanger, de créer et de s’investir dans leur travail. Mieux vaut donc s’attacher à créer les conditions d’une bonne qualité de vie au travail. D’autant que très souvent, la tâche n’a rien d’insurmontable, à la différence de ce que beaucoup redoutent.
Apprendre à se connaître
La base de la qualité de la relation entre collègues comme entre salariés et hiérarchie passe d’abord par un travail personnel. « Il faut comprendre son mode relationnel et savoir identifier ses propres besoins pour les mettre en regard de ceux des autres », résume Patrick Sergent, consultant chez Taolia, cabinet spécialiste des ressources humaines (RH). Se connaître permet tout simplement de pouvoir se positionner dans l’équipe. Certains auront besoin de beaucoup communiquer, quand d’autres préféreront rester plus en retrait. La bonne ou la mauvaise personnalité n’existe pas, il s’agit juste de connaître la sienne, de l’accepter et surtout de la faire connaître aux autres membres de l’équipe. « Faire preuve de transparence, éviter les non-dits », estime Patrick Sergent. Cela vaut bien évidemment pour chaque membre de l’équipe, des associés aux collaborateurs occasionnels. Certains n’auront aucun mal à réaliser ce travail seuls, d’autres gagneront à être accompagnés pour parvenir à identifier leur mode de fonctionnement. Des outils existent et nombre de spécialistes des relations de travail savent accompagner efficacement ces processus.
Communiquer
Si chacun se connaît mieux, il lui sera plus facile de partager ses attentes. Le deuxième étage de la fusée Qualité de vie au travail (QVT) repose en effet sur la communication. « L’objectif est de parvenir à communiquer sur ses ressentis, ses attentes, ses besoins, sans avoir de crainte. Cela passe par exemple par dire non à certaines demandes », indique le spécialiste des relations humaines. Évidemment, au-delà du fond, la forme est indispensable. Les codes de politesse et de savoir-vivre sont primordiaux pour garder une bonne entente. L’agressivité est toujours contre-productive, en revanche l’empathie et la bienveillance font des merveilles. Certains ont toujours plus de mal à briser la glace que d’autres, la communication devra donc s’adapter à la personnalité de chacun. Mais c’est sur cette base que pourront se construire des relations de travail harmonieuses et apaisées. Un tel processus conduit naturellement vers l’assertivité, c’est-à-dire la capacité à s’affirmer, tout en respectant l’autre et ses idées. De quoi permettre d’établir des relations professionnelles ou personnelles teintées d’authenticité et de respect et donc dans le champ professionnel, une bonne qualité de relations au sein d’une équipe soudée et efficace.
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Un tel processus s’improvise rarement. Certes, il est possible d’espérer construire une équipe où les membres s’entendront naturellement, le hasard de l’alchimie des personnalités en quelque sorte. Cette aubaine relève plutôt de l’utopie. Mieux vaut donc s’attacher à créer les conditions d’une bonne ambiance. Là aussi, rien d’insurmontable. L’objectif est atteignable en mettant en place de petites choses relativement simples au sein de la clinique qui favoriseront les échanges et la cohésion d’équipe. Cela peut passer par des pauses-café réunissant le plus grand nombre possible de collaborateurs, mais aussi une salle où il est possible de partager les repas entre collègues. « Il faut travailler sur l’inclusion pour que chacun sente qu’il fait partie de l’équipe », conseille Patrick Sergent. Un bon agencement des espaces de travail a aussi un rôle important. Si les associés s’enferment en permanence dans des bureaux isolés des autres membres de la clinique, il sera compliqué d’établir des relations de confiance. Certaines cliniques enrichissent leurs locaux d’une salle de sport ou d’espaces de détente où l’on peut se retrouver et échanger de façon informelle.
Team building
Ceux qui souhaitent véritablement s’engager dans un travail de fond pour créer et entretenir une bonne qualité de vie au travail ont tout intérêt à mettre en place des opérations de team building. En quelques heures, ces activités partagées par l’ensemble de l’équipe parviennent à augmenter la motivation des salariés, à favoriser leur bien-être et elles peuvent aussi les faire évoluer dans leurs compétences. La palette des activités entrant dans ce cadre est large. Escape Games, olympiades, spectacles… il est impossible de ne pas trouver l’offre qui séduira l’équipe. Et là aussi, plutôt que d’imposer, suggérer et laisser les collaborateurs choisir l’activité qu’ils souhaitent est un signe d’ouverture, propice à la création d’une bonne ambiance de travail. Pour aller encore plus loin, le chief happiness, chargé d’assurer comme son nom l’indique de la joie au travail est une fonction qui se développe de plus en plus. Certains la proposent désormais en temps partagé, permettant à des petites structures de s’attacher les services de ces spécialistes de la bonne ambiance.
Reste que souvent, même sans aller si loin, il est aisé de jeter les bases d’une bonne entente et surtout de les entretenir, car en la matière rien n’est jamais acquis. L’arrivée d’une nouvelle personne ou même simplement un évènement extérieur peuvent mettre à mal en quelques jours un équilibre harmonieux établi depuis des lustres et qui semblait pourtant solide.
Les enjeux d’une bonne ambiance au travail
Une mauvaise ambiance de travail est source de nombreuses conséquences. La première est bien évidemment le mal-être que cela va générer pour les collaborateurs. Ce faisant, il y a de fortes chances pour que les arrêts de travail se multiplient et qu’au bout du compte le turn-over s’installe. La motivation va également en souffrir. Par ailleurs, la clientèle ne sera pas épargnée. La mauvaise qualité des relations au sein d’une clinique impacte forcément la qualité du travail et in fine les clients ne mettent pas longtemps à se rendre compte qu’ils seront mieux servis ailleurs. « Dans un cadre de relations dégradées, les collaborateurs passent énormément de temps à réguler les tensions. L’énergie qui est mise dans cette régulation ne peut donc pas se porter sur la mission, c’est pourquoi l’efficacité de chacun se dégrade », analyse Patrick Sergent. À l’inverse, une bonne relation de travail permet de renforcer la coopération au sein de l’équipe et donc la cohésion, ce qui se ressent immédiatement sur la qualité du travail et la satisfaction de la clientèle.