Le bilan de la première année du post-bac - La Semaine Vétérinaire n° 1956 du 06/09/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1956 du 06/09/2022

Formation initiale

ANALYSE GENERALE

Auteur(s) : Par Tanit Halfon

Sur les 160 étudiants qui ont suivi la toute première nouvelle année d’études vétérinaires directement en post-bac, six vont redoubler et un a arrêté les études en cours de cursus. Ces résultats sont jugés satisfaisants et il est question d’augmenter le nombre de places dans cette voie de recrutement.

Quel bilan de la première année d’études vétérinaires post-bac1 des écoles nationales vétérinaires (ENV), terminée en juin dernier ? Satisfaisant, affirme Marc Gogny, chargé de mission national concours vétérinaire post-bac. « Le niveau global était bon, sans difficultés majeures d’adaptation. L’enseignement s’est déroulé comme prévu. Dans l’ensemble, les résultats étaient bons à excellents », indique-t-il. Sur les 160 étudiants que compte cette année, à raison de 40 étudiants par école, sept ont été cependant en échec. « Une étudiante a abandonné assez rapidement, car elle s’est rendu compte d’une erreur d’orientation. Quelle que soit la finesse de nos épreuves, c’est une situation qu’on ne pourra pas éviter. » De plus, « six étudiants vont redoubler, dont deux étudiants qui ont malheureusement fait face à des problèmes majeurs de santé, ayant justifié un arrêt total des études pendant quasiment toute l’année scolaire. Pour les quatre autres, il ne s’agit pas du tout d’un manque grave de niveau ou d’une erreur d’orientation – auquel cas nous aurions conseillé une sortie de cursus. Notre analyse est qu’ils ont eu des difficultés d’adaptation au premier semestre, ce qui les a pénalisés pour la suite de l’année. Sur les dix unités d’enseignement, suivant les étudiants, quatre à sept matières n’ont pas été validées. Pour passer en deuxième année, tout doit être validé, cela a été bien acté dans le Code rural. » Sept sur 160, cela équivaut à un taux d’échec d’un peu plus de 4 % : « en classe préparatoire biologie, chimie, physique, sciences de la Terre (BCPST), il est supérieur à 7,5 % », donne à titre de comparaison Marc Gogny, qui ne juge donc pas ce taux inquiétant.

Des enseignements fondamentaux et un stage en clientèle

Par ailleurs, « sur 160 étudiants, trois étaient issus du dispositif national labellisé “Cordées de réussite” », précise Marc Gogny. Pour le concours 2022, ils seront six. « Auparavant, il n’y en a jamais eu aucun dans les ENV. Je rappelle qu’il s’agit d’étudiants qui n’étaient pas destinés à suivre des études longues, se félicite-t-il. C’est un des indicateurs d’une volonté de mixité sociale qui ne se fait pas au détriment du niveau scolaire des étudiants. »

Pour cette nouvelle première année d’étude, le ministère avait débloqué des budgets, pleinement « suffisants », indique Marc Gogny : « cela ne s’est pas fait au détriment du budget des écoles », assure-t-il. « Chaque ENV a engagé deux professeurs agrégés à temps plein pour les enseignements de biologie et de physique chimie. Il y a aussi deux enseignants vacataires par école, qui interviennent en mathématiques et anglais. Des moyens ont été donnés pour l’organisation des séances de travaux dirigés et pratiques. » De manière plus ponctuelle, des enseignants-chercheurs des ENV peuvent intervenir aussi dans l’enseignement. Le programme était le même dans les quatre ENV, les enseignants ayant travaillé de concert pour élaborer les cours, les polycopiés, les très nombreuses ressources numériques et les examens d’évaluation. Outre les enseignements fondamentaux, les étudiants ont aussi suivi un stage de deux semaines en clientèle. Avec l’expérience de cette première année, certains enseignements seront ajustés pour l’année 2022-2023. Les étudiants du post-bac seront suivis tout au long de leur scolarité, d’une part pour s’assurer qu’ils sont bien intégrés dans leur école et promotion, d’autre part pour comparer leurs résultats avec ceux des étudiants de leur promotion issus des autres voies de recrutement du concours.

Vers une hausse des effectifs en post-bac ?

Et la suite ? Pour l’année étudiante 2022-2023, il y aura encore 160 étudiants issus du post-bac, répartis dans les quatre ENV. Mais il est question d’augmenter les effectifs dans les années à venir : cela avait été annoncé dans le plan de renforcement2 des ENV qu’avait acté le précédent ministre de l’agriculture, Julien Denormandie. L’objectif : avoir des promotions de 200 étudiants à partir de la deuxième année, au lieu de 160 environ actuellement. La hausse serait a priori portée uniquement par la voie post-bac. Au lieu de 40 étudiants post-bac par école, il serait visé 75 étudiants, soit 300 étudiants au total. Les étudiants du post-bac représenteraient donc près de 40 % d’une promotion, contre 25 % actuellement. À ce stade toutefois, rien n’a été officiellement acté, il faudra attendre la prochaine loi de finances (PLF) pour l’année 2023 qui sera présentée en Conseil des ministres l’automne prochain puis au Parlement, pour savoir si le plan de renforcement des ENV est effectivement maintenu, et à quelle hauteur.

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