EDITO
Auteur(s) : Tanit Halfon
La période étudiante est vécue différemment par chacun. Cette diversité de ressenti découle certainement d’une multitude de facteurs, liés à son parcours de vie, sa maturité, ses contraintes personnelles, sa génération… tout comme au cursus en lui-même, à son organisation et ses méthodes pédagogiques. Pour certains étudiants vétérinaires, il semble que le cursus français contribue à l’expression d’un mal-être, aux conséquences plus ou moins graves. C’est ce qui ressort d’une récente enquête1 menée en 2018 par l’IVSA2, et dont les données ont été analysées par Vétos-Entraide. Sur 620 étudiants répondants (soit 20 % de la population étudiante de France), la moitié a indiqué s’inquiéter souvent de ne pas être un bon vétérinaire, sans que cela s’améliore au fur et à mesure de l’avancée dans le cursus. Près de 15 % ont déjà envisagé d’arrêter les études ; 15 % aussi ont déjà envisagé de se réorienter. Cette mauvaise estime de soi alimente le stress ressenti pendant les études. La charge de travail exigée des étudiants, en particulier pour les rotations cliniques, accroît aussi ce stress, non sans répercussions sur leur état de santé. Une fatigue chronique est une réalité pour la moitié des répondants ; 15 % déclarent avoir régulièrement des insomnies ; près de 40 % ont connu des périodes de désintérêt ou de dépression pendant le cursus ; 20 % ont déjà songé, plus ou moins fréquemment, à se faire du mal voire l’ont déjà fait. Pour l’association Vétos-Entraide, ces résultats doivent alerter les écoles, et la profession dans son ensemble, et appeler à un engagement collectif pour soigner le mal-être des élèves, durant le cursus, y compris en période de stages. Les solutions existent pour que tous les étudiants éprouvent un plaisir d’apprendre, à leur rythme et sans peur ; et progressent sans un stress destructeur pouvant faire des dégâts à long terme.